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Des violences xénophobes secouent l'Afrique du Sud

Au moins 22 étrangers ont été assassinés et plus de 50 autres blessés, dans les bidonvilles de Johannesbourg depuis une semaine. Accusés de voler les rares emplois disponibles, ces immigrés en provenance des pays frontaliers sont pris en chasse par des bandes armées.
Article rédigé par franceinfo
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Latentes depuis des mois, les violences dirigées contre les étrangers ont atteint une rare intensité en Afrique du Sud depuis une semaine, jetant des milliers d'immigrés dans les rues de Johannesbourg.

Accusés de voler les rares emplois disponibles et d'être responsables de la criminalité qui gangrène la capitale économique du pays, ces étrangers sont la cible de bandes sud-africaines. Munies de machettes et d'armes à feu, elles incendient des maisons et se livrent à des actes de barbarie, allant même jusqu'à immoler certaines victimes dans le feu.

Parqués dans les townships de la métropole, les anciens ghettos noirs du temps de l'apartheid, ces immigrés sont principalement des Zimbabwéens qui ont fui la crise politico-économique de leur pays. Terrorisés et à la rue, ils se réfugient dans les centres sociaux et les postes de police.

300 auteurs présumés arrêtés

Thabo Mbeki, le président sud-africain, a juré hier que la police allait mettre fin à l'"anarchie" qui règne à Johannesbourg. Le porte-parole de la police a annoncé ce matin que 40 personnes avaient été arrêtées au cours de la nuit dernière, ce qui porte "le total des interpellations à 297".
_ Le Haut commissariat de l'ONU aux réfugiés a pour sa part accusé le gouvernement de "ne pas avoir pris convenablement en compte" la question de la xénophobie.

Le prix Nobel de la Paix sud-africain Desmond Tutu a lui aussi plaidé pour l'arrêt des violences, "ce n'est pas une façon d'agir, ce sont nos frères et nos soeurs, arrêtez s'il vous plaît" a-t-il supplié, précisant que pendant qu'ils luttaient contre le régime d'apartheid, des combattants sud-africains avaient été accueillis dans les pays voisins. "Nous ne pouvons pas les remercier en tuant leurs enfants."

Paul Gypteau

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