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Mais qui donc a cassé la kora de Ballaké Sissoko ? Pas nous, jurent les Américains !

L'instrument de musique, qui avait voyagé depuis New York, est arrivé en morceaux à Paris.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Ballaké Sissoko jouant de la kora, en avril 2009.  (© Ggal, Wikimedia Commons)

Le célèbre joureur de kora (harpe-luth à 21 cordes de la tradition mandingue), Ballaké Sissoko, qui a atterri à Paris le 4 février 2020 après une tournée américaine, s'est aperçu que son instrument était "en morceaux" à l'arrivée en France en provenance de New York. Les responsables de la sécurité aérienne américains ont démenti avoir détruit l'instrument de musique traditionnelle, un incident qui a suscité l'indignation sur les réseaux sociaux. Le musicien a cependant reconnu le 9 février auprès de l'AFP que la compagnie aérienne était peut-être responsable des dégâts causés à l'instrument. 

Qui a donc brisé la kora ?

Sissoko avait publié auparavant sur sa page Facebook l'avis d'inspection de l'administration fédérale de la sécurité des transports (TSA), en espagnol, qu'il dit avoir découvert pour toute explication, dans l'étui de la kora.

La TSA, qui analyse les bagages pour rechercher des explosifs, a regretté les dégâts subis par l'instrument, mais a affirmé dans un communiqué à l'AFP ne pas avoir ouvert l'étui. "Après un examen approfondi de la réclamation, il a été établi que la TSA n'avait pas ouvert l'étui parce qu'il n'a pas déclenché d'alarme lorsqu'il est passé à la détection d'éventuels explosifs."

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Lucy Duran, productrice

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(Le texte en anglais a été publié sur la page Facebook de Sissoko)

Selon un porte-parole d'Air France, cité par le New York Times (lien en anglais), l'instrument traditionnel n'a pu être endommagé par la compagnie aérienne. "Par principe, notre personnel n'ouvre pas les bagages enregistrés. Si nous avons des doutes concernant le contenu, nous demandons au client d'ouvrir ses bagages devant notre personnel", explique le porte-parole.

Le musicien, lui, se défend : "C'est pas que je suis en train d'utiliser les médias pour gagner de l'argent, a-t-il dit. Peut-être que le message était trop fort et que j'aurais dû dire autrement." 

"Faux communiqué"

Dans un premier temps, un communiqué du ministère malien de la Culture avait déploré samedi 8 février un "immense préjudice culturel" après les dégâts subis par la kora de Ballaké Sissoko lors de son retour des Etats-Unis, et avait déclaré son intention de tout faire "pour obtenir réparation". "Si son caractère délibéré reste à établir, cet immense préjudice culturel nous interpelle et nous fera entreprendre tout ce qui est juridiquement et diplomatiquement possible pour obtenir réparation", lisait-on dans ce communiqué.

Mais le lendemain, le ministère de la Culture a retiré ce communiqué de son site internet et en a publié un autre démentant que le premier provenait de ses services. La ministre malienne de la Culture, Mme N'Diaye Ramatoulaye Diallo, a déclaré à l'AFP que le communiqué du 8 février attribué à son ministère était "un faux".

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