Cet article date de plus de sept ans.
L’Afrique loin des clichés exotiques à la Fondation Louis Vuitton
Publié le 29/06/2017 11:39
Mis à jour le 29/06/2017 11:45
L’exposition "Art/Afrique, le nouvel atelier" présente jusqu’au 28 août les travaux de vidéastes, peintres, sculpteurs, poètes, plasticiens et photographes. Ces œuvres tirées de la collection de la Fondation Louis Vuitton, de la collection Jean Pigozzi et de la scène contemporaine sud-africaine offrent une diversité de regards, loin des stéréotypes véhiculés sur ce continent.
Franceinfo Afrique a choisi de vous présenter le travail de 7 photographes de renom ou émergents.
Né en 1981 à Harare, la capitale du Zimbabwe, cet artiste politique et protéiforme travaille comme photographe, peintre et plasticien. Sa série «Révélations», qui s’inspire du travail du célèbre photographe américain David La Chapelle, nous conte l’histoire de l’émancipation violente des pays d’Afrique australe et dénonce par la même occasion la corruption de son pays d’origine. (Kudzanai Chiurai)
expose aussi des extraits de «Genesis», sa série de photos mises en scène. Le photographe puise dans l’histoire de l’explorateur écossais Livingstone, qui développa l’idée selon laquelle la religion chrétienne et le commerce amèneraient la civilisation en Afrique. (Kudzanai Chiurai)
Cette photographe née en 1972 à Umlazi, un township de Durban, aborde avec ses séries de portraits, la question du genre, la représentation de la femme noire et l’homosexualité. Car bien que le pays soit le premier d’Afrique à avoir inscrit dans sa Constitution les droits des homosexuels, les lesbiennes sont toujours régulièrement victimes de violences. Elle explique dans une interview à RFI: «Mon travail porte surtout sur l’expression du genre (les différences non biologiques entre les femmes et les hommes, NDLR) et la politique envers les différents sexes. Il fait partie de l’éducation, par exemple quand on enseigne aux gens l’histoire des droits fondamentaux. Après les gens comprennent mieux les LGBT.» (Zanele Muholi )
Née au Cap, elle est la plus jeune des photographes exposés. Comme sa consœur Zanele Muholi, elle aborde la question de l’identité sexuelle. Comme l’explique le site FranceFineArt: «Chez Jody Brand, le portrait d'une personnalité trans (‘’Say her name: Queezy’’, NDLR) mélange l'imagerie queer colorée d'un Almodovar des années 80 à des références plus classiques, tableaux de Frida Kahlo ou jungle paradisiaque du Douanier Rousseau. Son Eve sophistiquée, libérée, règne enfin comme une fashionista langoureuse, devenue reine.» (Jody Brand)
Né en 1930 en Afrique du Sud, le photographe a commencé sa carrière sous le régime l’Apartheid. Pendant des décennies, ses reportages documentent la vie politique de son pays et dénoncent la mise en place des lois raciales. Sur cette photo prise à l'université du Cap le 9 avril 2015, on voit des étudiants déboulonner la statue de Cecil John Rhodes, colonialiste britannique. Cet acte marquera le début de la révolte étudiante. En 1989, David Goldblatt a fondé le Market Photo Workshop, une école où nombre de photographes sud-africains sont issus. (David Goldblatt)
est considéré comme le «père» de la photographie africaine. Précurseur, il commence son activité de portraitiste dans le Bamako de 1948. Seydou Keïta ne sera découvert en Occident que dans les années 90. Il ne réalise qu’une prise par séance et uniquement en lumière du jour. Ses images, prises entre 1949 et 1962, nous offrent un aperçu de la haute société malienne de l’époque. Aujourd’hui, l’œuvre de Keïta, mort à Paris en 2001, fait toujours référence, et connaît la consécration dans les plus grands musées du monde. (Seydou Keïta )
surnommé «l’œil de Bamako», est mort en 2016, à l’âge de 81 ans. Honoré par ses pairs, jouissant d’une immense popularité, il a influencé de nombreuses générations de photographes de son pays. Cette série «Danser le Twist!», datée de 1965, illustre parfaitement sa volonté d’illustrer un autre aspect de la société malienne: celui de la fête et de la jeunesse populaire. (Malick Sidibé)
né au Nigeria en 1930 est mort en 2014. Il est avec les deux photographes Maliens, Seydou Keïta et Malick Sidibé, l’un trois grands pionniers de la photographie africaine. Mordu très jeune par le virus de la photo, il consacrera la majeure partie de sa vie à documenter la culture nigériane. Parmi ses milliers de clichés, la série «Hair Style» sur les coiffures des femmes nigérianes est la plus célèbre. Elle constitue «un patrimoine unique à la fois anthropologique, ethnographique et documentaire», explique André Magnin, spécialiste de l’art africain et organisateur de la première grande exposition d’Okhai Ojeikere en Europe en 2000. (J.D. Okhai Ojeikere )
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