Crash A310 : la colère des Comoriens de France
Sur quelque 160 passagers, dont un grand nombre devant se rendre de Sanaa aux Comores, une soixantaine n'a pas embarqué. Certains en ont été empêchés et d'autres ont renoncé à leur voyage. Prévu à 08h55, l'appareil, un A330, a finalement décollé à 09h35, du terminal 3 dédié aux charters.
Une dizaine de camionnettes de CRS étaient stationnées à proximité de l'aéroport, mais les jeunes qui participaient au blocage sont apparemment partis de leur propre initiative. Certains d'entre eux ont indiqué qu'ils comptaient se rendre dans différentes agences où des billets d'avion de la compagnie Yemenia à destination des Comores ont été achetés, notamment à La Courneuve (Seine-Saint-Denis).
"Moi je voulais partir, pas dans n'importe quelles conditions, mais je voulais partir. Avec Yemenia, ça passe ou ça casse, mais je suis arrivé trop tard, c'était bloqué. Certains ont pu passer, pas moi. Je ne leur en veux pas de bloquer, peut-être qu'en faisant cela ils nous sauvent la vie", a déclaré un passager, Ahmed Hamidou. Le vol de Yemenia prévu aujourd'hui au départ de l'aéroport Marseille-Provence a d'ailleurs été annulé, a annoncé la direction de l'aéroport.
"Lors d'une réunion entre membres de la communauté hier, les jeunes ont proposé de bloquer les vols de Yemenia pour protester contre les conditions déplorables dans lesquelles ils nous font voyager une fois hors de l'espace européen. Pour eux, c'était le seul moyen de se faire entendre", a expliqué Bacar Soilihi, Français d'origine comorienne et collaborateur du député PS de Seine-Saint-Denis Daniel Goldberg.
Soixante-six ressortissants français se trouvaient à bord de l'Airbus A310 qui s'est abîmé en mer dans la nuit de lundi à mardi, avec au total 153 occupants. Seule une adolescente de 13 ans, Bahia Bakari, a survécu.
Caroline Caldier avec agences
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