La Côte d’Ivoire en guerre contre la dépigmentation de la peau
En 2012, la société civile sénégalaise avait essayé de sensibiliser les femmes aux problèmes de la dépigmentation. Des associations voulaient faire interdire la publicité pour les produits de blanchiment. En revanche, les crèmes elles-mêmes n’ont pas été interdites.
Aujourd’hui c’est au tour de la Côte d’Ivoire de partir en guerre contre ces pratiques. En avril 2015, le gouvernement a interdit les produits de dépigmentation s’ils contiennent du mercure, des corticoïdes, de la vitamine A ou plus de 2% d’hydroquinone.
L’hydroquinone, interdit en Europe, sert notamment de révélateur photographique et est utilisé dans plusieurs secteurs industriels.
Mais l’interdiction des produits ne semble pas particulièrement appliquée, selon l’AFP. La ministre ivoirienne de la Santé, Raymonde Goudou Coffie le reconnait.«Après la sensibilisation, nous allons passer à une autre phase consistant à retirer les produits interdits du marché»
Tout cela ne semble pas avoir un effet très dissuasif. Car le blanchiment de la peau est ancré dans la société africaine comme le bronzage pour les pays européens. D’autant que certaines élites (politiques, artistes) renvoient l’image d’une peau claire qui semble peu naturelle pour beaucoup. Enfin, les produits éclaircissants ne se vendent absolument pas à la sauvette comme le prouve ce site. On les suppose de qualité et sans danger pour la peau.
Finalement, comme dans beaucoup de domaines, la dépigmentation n’a pas les mêmes conséquences, qu’on soit riche ou pauvre. Mais, pouvoir s’offrir des produits de qualité (50 euros les 14 cl) n’est pas à la portée de tout le monde.
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