Côte d’Ivoire : l’opposition promet de faire abroger la nouvelle Constitution
Pour le porte-parole du camp présidentiel, les Ivoiriens ont compris qu’il fallait tourner la page de la guerre pour entrer dans la troisième République.
«Je dis bravo aux Ivoiriens. Le score de 42% de participation est honorable, a déclaré Joël Nguessan à l’AFP, dénonçant fermement l’opposition qui a annoncé des chiffres de participation inférieurs à 10%. «Ce sont des chiffres sortis de leur laboratoire à mensonges», a-t-il dit.
«Des chiffres totalement fabriqués»
L’opposition ivoirienne parle d’une mascarade électorale. La coalition du Front du refus avance un taux de participation entre 3 et 5% alors que la coalition autour du Front populaire ivoirien assure qu’il se situe entre 6 et 7%.
«Tout le monde sait que le dimanche 30 octobre a été un désert électoral sur l’ensemble du territoire», a déclaré Pascal Affi N’Guessan, le président du Front Populaire ivoirien, fondé par l’ancien président Laurent Gabgbo. Pour lui, les chiffres annoncés par le gouvernement ont été manifestement truqués et ne correspondent pas à la réalité.
«Ces chiffres-là ne nous engagent pas. Les Ivoiriens ont massivement désavoué la politique du président Alassane Ouattara. Il lui appartient d’en tirer les conséquences. Soit il retire le texte, soit il démissionne», a soutenu le chef de l’opposition ivoirienne qui a évoqué des cas de corruption et de bourrage d’urnes.
Pascal Affi N’Guessan annonce une nouvelle bataille, celle de la conquête de l’Assemblée nationale lors des législatives qui se tiendront d’ici fin 2016. C’est par le biais du futur parlement que l’opposition compte faire abroger la nouvelle Constitution.
«Tourner la page d’une décennie de violences»
La nouvelle Constitution supprime notamment la clause d’«ivoirité» qui obligeait les candidats à la présidence de la République d’avoir des parents nés ivoiriens. Elle est depuis longtemps source de tensions en Côte d’Ivoire, pays à forte immigration étrangère, note l’agence Reuters.
Cette clause a été brandie par les adversaires de l’actuel chef de l’Etat pour contester son éligibilité. Il n’avait pu se présenter que grâce à un décret signé par l’ancien président Laurent Gbagbo. Alassane Ouattara avait promis de l’abolir pour tourner la page d’une décennie de violences qui avaient culminé avec une guerre civile en 2011.
La nouvelle Constitution prévoit aussi la création d’un poste de vice-président qui alimente les fantasmes. L’opposition soupçonne le président ivoirien de chercher à préparer son successeur à la tête de l’Etat.
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