Côte d'Ivoire : reportage dans le QG retranché du camp Ouattara
Outre les tensions militaires palpables - 173 personnes tuées depuis le 16 décembre, selon l'Onu, la bataille pour le pouvoir en Côte d'Ivoire se joue sur le terrain médiatique. Après que le chef de l'État sortant Laurent Gbagbo, qui n'est plus reconnu par la communauté internationale, s'est exprimé mardi à la télévision d'État (la RTI) qu'il contrôle encore, une visite par hélicoptère dans le quartier général d'Alassane Ouattara a été organisée hier pour une poignée de journalistes étrangers.
Grégory Philipps, avec Gilles Gallinaro, en étaient, le temps de rencontrer le Premier ministre Guillaume Soro, aux propos de plus en plus vindicatifs - il appelle le Conseil de sécurité de l'Onu à envisager la force pour contraindre laurent Gbagbo au départ. Le temps aussi de constater qu'Alassane Ouattara vit une véritable situation de siège, alors qu'aux yeux du monde, c'est bien lui qui a remporté l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire.
Côté Gbagbo, on ne lâche rien. "Il se battra jusqu'à son dernier souffle", témoigne un proche.
Pourtant, l'ONU, l'Union africaine, la Cédéao (Communauté économique des Etats
d'Afrique de l'Ouest), l'Union européenne, et les États-Unis l'ont
sommé de partir et ont reconnu son rival Ouattara comme chef de l'État légitime. D'ailleurs, hier, l'ambassadeur désigné par Ouattara, Youssouf Bamaba, a été reconnu par consensus comme le représentant de son pays auprès des Nations Unies.
Pourtant, la France a aussi recommandé à ses
ressortissants de quitter le pays, en précisant qu'il ne
s'agissait pas d'une "évacuation", mais d'une "recommandation de
prudence".
Cécile Quéguiner
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