Côte d'Ivoire : le camp Gbagbo résiste "mieux que prévu" à Abidjan
La population d'Abidjan reste désespérément cloîtrée, tandis que retentissent dans les rues des salves de tirs d'armes lourdes, voire quelques explosions. Les derniers combats pour le contrôle de la Côte d'Ivoire se jouent depuis avant-hier, date de l'entrée à Abidjan des Forces républicaines d'Alassane Ouattara. Les affrontements se concentrent notamment près des derniers bastions des fidèles de l'ex-président, dans les quartiers de Cocody et du Plateau, autour de la télévision d’Etat RTI et près de la résidence de Laurent Gbagbo.
Un Français de Cocody joint par France Info raconte la difficulté des habitants à comprendre ce qui se passe, le manque d'informations et la propagande de la télévision qui appelle les "patriotes" à se rassembler sur les ponts, car les forces Licorne et de l'Onuci progresseraient vers le palais présidentiel.
La RTI, dont le signal a été rétabli, joue en effet un rôle crucial ce samedi. Seule source d'infos accessible aux Ivoiriens, elle diffuse en boucle des images de Gbagbo dans son palais, pour démentir sa fuite, et multiplie les appels "à la résistance".
"L'entêtement de Gbagbo est criminel"
La résistance du camp de l'ancien président s'organise donc, malgré cette nouvelle offensive lancée aujourd'hui dans la capitale économique. Selon les témoignages recueillis sur place, des mercenaires en civil se cacheraient dans les immeubles n'hésitant pas à tirer sur le moindre véhicule qui braverait le couvre-feu.
Pourtant, la situation ne fait pas un pli pour Alain Juppé. Le ministre français des Affaires étrangères déclare que Laurent "Gbagbo vit ses derniers jours de chef d'État [...] Son entêtement est aujourd'hui criminel, il doit partir".
En attendant, le nombre de ressortissants étrangers placés sous protection française a doublé en 24 heures. Ils sont 1.500, dont 700 Français, regroupés dans le camp militaire français de Port-Bouët à Abidjan et encadrés par la force Licorne.
Cécile Quéguiner, avec agences
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