Côte d'Ivoire : la police ouvre le feu sur la foule à la veille des élections
A la veille du second tour de la présidentielle ivoirienne, des heurts ont opposé dans les rues d'Abidjan la police et des opposants au président Laurent Gbagbo. Le président sortant a décrété un couvre-feu nocturne à partir de ce samedi soir dans tout le pays.
Alors que des jeunes protestaient contre cette mesure dans le quartier populaire d'Abobo (nord), bastion de l'opposant et candidat Alassane Ouattara, des manifestants se sont affrontés aux forces de l'ordre, qui ont répliqué par des tirs à balles réelles.
Au moins trois personnes ont été tuées, sept autres blessées.
Lors de ces heurts, un camion de la police a été incendié par des manifestants en colère.
En fin de soirée, les deux candidats ont lancé un appel au calme. Exhortant les Ivoiriens à "aller voter massivement", les deux candidats se sont de nouveau "engagés solennellement à accepter le verdict des urnes".
Ces violences interviennent à la veille d'une présidentielle historique, six fois repoussée et censée mettre fin à une décennie de crises politico-militaires.
_ La campagne électorale a été marquée par un durcissement des discours et des
échauffourées entre partisans des deux bords.
Quelque 5,7 millions de personnes sont appelées aux urnes pour ce scrutin à l'issue très incertaine entre les deux figures les plus antagonistes de la politique ivoirienne. Gbagbo et Ouattara avaient recueilli au premier tour respectivement 38% et 32% des suffrages.
Gilles Halais, avec agences
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