Côte d'Ivoire : Gbagbo bientôt entendu, ses avocats français refoulés
Alors qu'Alassane Ouattara doit, aujourd'hui même, prêter serment devant le conseil constitutionnel, son prédécesseur déchu Laurent Gbagbo se voit contraint de commencer à rendre des comptes.
Dans le cadre d'une enquête préliminaire pour exactions, concussion et appels à la haine, il doit être entendu dans la journée par le Procureur de la République, dans sa résidence surveillée de Korhogo.
Une audition dont ne seront pas les défenseurs français de l'ancien chef de l'État ivoirien. Les deux avocats Jacques Vergès et Marcel Ceccaldi ont été interceptés en descendant de leur avion et replacés dans un vol pour Paris, au motif que leurs visas n'étaient pas valides. Le premier s'est dit par conséquent "très pessimiste sur l'avenir d'un régime qui traite les avocats de cette manière". "Les autorités se livrent à une palinodie de justice", a commenté pour sa part le second.
Difficile normalisation
Ces avocats devaient assister Laurent Gbagbo, mais aussi son épouse Simone, assignée à résidence elle à Odienné, dans le nord-ouest, et encore d'autres membres de l'ancien régime. Ces auditions interviennent après l'arrivée il y a deux jours de trois experts internationaux chargés par l'Onu d'enquêter sur les violations graves des droits de l'Homme commises depuis l'élection présidentielle du 28 novembre 2010. Selon les autorités ivoiriennes, au moins 3.000 personnes ont été tuées.
Le pays a du mal d'ailleurs à se remettre de ces troubles. Il subsiste des poches de grande violence, où les troupes d'Alassane Ouattara se heurtent à la résistance de pro-Gabgbo.
Cécile Quéguiner, avec agences
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