Côte d'Ivoire : étrange calme avant "l'offensive finale" à Abidjan
Abidjan, ville fantôme en ce dimanche que le camp Ouattara promettait comme décisif. Le couvre-feu qui court de midi à 6h00 du matin, a vidé les rues encore jonchées de quelques cadavres.
Les habitants, qui commencent à connaître la pénurie, craignent de recevoir une balle perdue. Le moindre véhicule qui s'aventure sur les avenues désertes risque des tirs. La voiture de nos envoyés spéciaux au volant a elle-même été visée.
_ Les civils ivoiriens restent donc cloîtrés chez eux, les yeux parfois rivés sur leur écran de télévision.
Propagande anti-Français à la TV ivoirienne
La RTI, télévision nationale sous la coupe de Laurent Gabgbo, l'ex-président, joue ces derniers jours un rôle fondamental dans le conflit. Hier, elle appelait les "patriotes" à résister, à se mobiliser :
- "Il faut que tous les patriotes, les résistants prennent la rue. Il y a des
moments où la mort vaut mieux que le déshonneur. Mais ne doutez pas de notre victoire".
_ Aujourd'hui, elle diffuse des messages hostiles aux Français : -
"Le génocide rwandais se prépare en Côte d'Ivoire par les hommes (du
président français Nicolas) Sarkozy. Ivoiriennes, Ivoiriens, sortons
massivement et occupons les rues", annonce un bandeau défilant.Sur son site internet, la RTI lance enfin des appels aux "MILITAIRES, GENDARMES, POLICIERS,DOUANIERS, AGENTS DES EAUX ET FORETS, POLICE MARITIME : VOUS ETES ATTENDUS DANS LES CASERNES SUIVANTES
Il n'empêche, la situation préoccupe l'ensemble de la communauté internationale. On doit "tirer la Côte d'Ivoire de l'abîme", prévient le groupe d'analyses et de réflexion international Crisis Group.
_ En France, une réunion s'est tenue cet après-midi autour de Nicolas Sarkozy, avec Gérard Longuet, le ministre de la Défense et Édouard Guillaud, chef d'état-major des armées. Décision a alors été prise de "regrouper sans délai les Français d'Abidjan". Lire notre article.
Cécile Quéguiner, avec agences
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