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La France entre deux feux en Centrafrique

La confusion est totale en Centrafrique où chaque camp, chrétien et musulman, accuse les troupes d'interposition de partialité. Manifestation anti-Français d'un côté, anti-Tchadiens de l'autre, le pays est coupé en deux.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Confusion totale à Bangui, où les troupes tchadiennes et françaises sont accusées de partialité. (AFP/ Miguel Medina)

Les musulmans accusent les Français d'avoir désarmé les forces de la Séléka sans s'occuper des chrétiens. Ils ont manifesté le 22 décembre dans les rues des quartiers où ils sont majoritaires. Le matin, trois membres de l'ex Séléka ont été tués par l'armée française. Un accrochage lors d'une opération de désarmement.

Les musulmans se disent en danger, livrés aux exactions des groupes anti-balaka. C'est un de ces groupes que Dorothée Olliéric et Tristan Le Braz ont rencontré. Des hommes très déterminés. Les gri-gris qui couvrent leur corps sont censés les rendre invincibles.

Lundi 23 décembre, la contestation était cette fois du côté des chrétiens. Lors d'une manifestation près de l'aéroport, ils réclamaient le départ du président Djotodia. Des soldats tchadiens de la Misca (les forces d'interposition) sont intervenus et ont tiré. Bilan un mort, qui ne fait qu'accentuer la défiance des chrétiens à l'égard des Tchadiens. Ils sont musulmans et donc aux yeux des chrétiens, soutiens actifs des ex-Séléka.

le Tchad du président Idriss Déby Itno est omniprésent en RCA. Beaucoup voient la main de N'Djamena derrière la prise du pouvoir par les armes de la rébellion Séléka en mars 2013. 
Officiellement dissoute, la Séléka, qui a fait régner la terreur pendant des mois dans Bangui, compte par ailleurs dans ses rangs des mercenaires tchadiens et soudanais, bien souvent les pires des soudards et les premiers responsables des exactions contre les populations.


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