Dans son album, paru en octobre 2015 (La Boîte à Bulles), le Centrafricain Didier Kassaï, 41 ans, relate sans détour, mais avec le recul qui sied à l'artiste, la violente prise du pouvoir de son pays, en 2013, par les rebelles de la Séléka à dominante musulmane et, en particulier, leur installation brutale et sanguinaire dans la capitale, Bangui. Le président François Bozizé est alors chassé et remplacé par le chef de la Séléka Michel Djotodia. Aucun de ces deux anciens présidents n'était candidat au scrutin du 30 décembre. C'est dire si chacun espère un vrai renouveau politique et la relance d'une industrie créatrice d'emplois. Mais la route risque d'être longue et l'apaisement fragile. En huit planches tirées de «Tempête sur Bangui», le lecteur se fera une idée de l'étendue des plaies à cicatriser.