Catastrophe aérienne aux Comores : un avion poubelle ?
UNE METEO DEFAVORABLE
L'avion était attendu à Moroni, capitale de l’archipel des Comores, à 01h30 du matin (heure comorienne). "Avant son atterrissage, la tour de contrôle a perdu communication avec l'équipage", a déclaré le directeur de l'aéroport international de Moroni, Hadji Mmadi Ali. (Cliquer ici pour lire notre article sur le déroulement des évènements)
La météo pourrait-elle être à l’origine du drame ? Interrogé sur ce point par nos confrères d’Europe 1 ce matin, le secrétaire d’Etat aux Transports Dominique Bussereau a reconnu que "oui, on parle de ça mais pour l'instant, c'est encore un peu flou". "On parle d'une approche, d'une remise de gaz puis d'une approche nouvelle qui aurait été ratée", a-t-il détaillé. Mais "pour l'instant, il faut être prudent, tant que toutes ces informations ne sont pas vérifiées", a-t-il dit.
Même prudence du côté de la compagnie aérienne. "Les conditions météorologiques étaient mauvaises, avec un vent fort et une mer démontée. La vitesse du vent à l'aéroport de Moroni était de 61 km/h. Il y a peut-être d'autres facteurs", a ainsi déclaré le directeur général adjoint de Yemenia Airways, Mohammad al Soumairi.
UN AVION POUBELLE ?
L’Airbus A310-300 de Yemenia Airways datait de 1990 et avait 51.900 heures de vols réalisées au cours de 17.300 trajets. Il était exploité par la compagnie nationale yéménite depuis octobre 1999. Mais il ne lui appartenait pas. Il avait été loué au géant du secteur de la location aéronautique, ILFC (lire notre encadré).
_ En tout état de cause, "l’âge d’un appareil n’a que très peu d’importance pour les causes d’un accident. Ce qui importe c’est son état d’entretien", précisait ce matin sur France info François Grangier, pilote de ligne et expert enquête accident (voir chronique associée).
Et sur ce point, il y a un sérieux doute. Ce matin sur i-Télé, Dominique Bussereau a en effet indiqué que "l'A310 en cause avait été contrôlé en 2007 par la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) en France et on avait constaté un certain nombre de défauts ". Et d’ajouter que l'appareil, immatriculé au Yémen, "n'avait pas réapparu dans notre pays" depuis.
UNE COMPAGNIE "TRÈS SURVEILLÉE"
Compagnie modeste, Yemenia Airways* , ne fait pas partie de la liste noire mais était "très surveillée" par les autorités françaises, a également indiqué le secrétaire d'Etat français aux Transports. Elle devait d’ailleurs "être auditionnée prochainement par le comité de sécurité de l'Union européenne", a-t-il encore dit.
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Yemenia Airways est détenue à 51% par le gouvernement yéménite et à 49% par le gouvernement saoudien. Sa flotte comprend deux Airbus 330-200, quatre Airbus 310-300 et quatre Boeing 737-800.
LA FRANCE ASSOCIÉE A L’ENQUETE
Même si l'accident s'est passé à l'étranger, la France devrait être associée à l’enquête par le biais du BEA, organisme public chargé des enquêtes techniques des accidents d'avions, notamment parce que le constructeur Airbus est partiellement français.
Conformément à la convention de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI), l’avionneur européen fournira d’ailleurs "une assistance technique complète au Bureau BEA et aux autorités responsables de l'enquête sur l'accident", a-t-il indiqué.
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Ecoutez
Cécile Mimaut, avec agences
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