Carnet de reportage en Algérie : avec les chômeurs-émeutiers de Bordj Menaiel
Pour faire les 70 kilomètres qui séparent Alger de Bordj Menaiel, notre reporter, Isabelle Labeyrie, a dû prévoir large. Tout le long du parcours, dans un superbe paysage, des barrages de police filtrent les véhicules pour contrôler s'ils ne sont pas piégés. Séquelle de la “décennie noire”, celle de la guerre civile des années 90, dont les bilans varient de 60.000 morts à 150.000, le terrorisme est encore latent dans ces régions.
Arrivée à Bordj Menaiel, notre envoyée spéciale a découvert une ville encore très marquée par le tremblement de terre du 21 mai 2003, qui a notamment détruit l'ancienne mosquée, une des plus grandes d'Algérie.
Là, l'attendent Amine, Yacine et Imad. Ils ont 23 ans. Ils sont chômeurs depuis qu'ils ont quitté l'école à 16 ans. Aujourd'hui, ils sont en révolte. Pas à cause des révolutions, de jasmin ou du Nil et de l'électrochoc qui traverse le monde arabo-musulman, mais parce qu'ils ne voient plus que faire d'autre.
Amine, Yacine et les autres n'iront pas manifester à Alger, samedi, à l'appel de l'opposition : le déplacement est trop cher et de toutes façons, la police les en empêchera. Ils continueront leur révolte, ici, dans leur ville, espérant moins finalement vivre libres, que vivre tout court.
Chaque jour de cette semaine, nous vous invitons à retrouver Isabelle Labeyrie en Algérie. Demain, avec la coordination nationale pour le changement et la démocratie.
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