"Nous attendons la France" : la visite d'Emmanuel Macron au Cameroun suscite de l'espoir au sein de la population
Le président entame ce mardi une tournée en Afrique centrale. Les Camerounais que nous avons rencontrés espèrent que le chef de l'Etat français apportera un soutien militaire dans la lutte contre le terrorisme et parlera des droits de l'Homme avec son homologue, l'autoritaire Paul Biya.
Sur la grande artère de Yaoundé encombrée de centaines de taxis jaunes, Christian Fernand vend des cartes SIM. Cet homme de 38 ans n'a jamais connu d'autre président que Paul Biya, au pouvoir depuis 40 ans. Alors, il attend beaucoup de la visite d'Emmanuel Macron, mardi 26 juillet : "On espère vraiment qu'il fasse le point pour le changement politique au Cameroun, parce que l'actuel système ne laisse pas l'opposition s'exprimer. Il les opprime et les offusque. Et du coup, ça ne peut pas faire la bonne marche dans un pays. On en a marre, on en a marre".
Le chef d'État français est arrivé lundi soir dans la capitale du Cameroun pour une visite de trois jours, point de départ d'une tournée en Afrique centrale. C'est le premier déplacement d'un président français dans le pays depuis 2015. L'Elysée promet que les sujets qui fâchent, comme le respect des droits de l'Homme, ne seront pas écartés lors de l'entretien entre Paul Biya et Emmanuel Macron. Les deux hommes parleront gouvernance mais aussi de la crise dans les régions séparatistes anglophones et de la menace terroriste grandissante dans le Nord du pays.
Alfred, 40 ans, chauffeur et manutentionnaire dans la capitale camerounaise espère que le président français aidera les Camerounais face aux attaques du groupe islamiste Boko Haram : "Nous attendons la France. Nous attendons les pays européens. J'ai perdu beaucoup d'amis, j'ai perdu mes amis et des voisins militaires."
"Nous savons, sur le plan sécuritaire, que la France peut nous aider, dans le matériel. On a besoin de ça."
Alfred, habitant de Yaoundéà franceinfo
Les milliers de drapeaux français et camerounais qui pavoisent la ville de Yaoundé cachent donc une intense attente vis-à-vis de la France, dans un pays ou le sentiment anti-français semble rester encore marginal.
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