Cameroun : prison pour deux hommes "coupables d'homosexualité"
L'homosexualité, interdite au Cameroun, est passible d'une peine de cinq ans de prison.
Un tribunal de Yaoundé (Cameroun) a condamné à deux ans de prison ferme, mardi 23 juillet, un homme accusé d'homosexualité. Un mineur poursuivi dans la même affaire a été condamné à un an de prison avec sursis.
Joseph Omgba, détenu depuis bientôt deux ans, a été déclaré "coupable d'outrage sur mineur suivi de rapports sexuels et d'homosexualité", selon le verdict lu à l'audience. Le mineur, détenu un moment puis remis en liberté, a été déclaré "coupable d'homosexualité". Un troisième accusé, Séraphin Ntsama, majeur et également détenu depuis bientôt deux ans, a été déclaré "non-coupable au bénéfice du doute" et acquitté.
Le tribunal, qui n'a pas motivé ses condamnations, a également condamné Joseph Omgba à 50 000 francs CFA (76 euros) d'amende et à des frais de justice du même ordre. S'il paie l'amende et les frais de justice, il sera libéré rapidement, car il a effectué près de deux ans de détention provisoire à la prison centrale de Yaoundé.
L'homosexualité passible de cinq ans de prison
Joseph Omgba a été arrêté le 10 août 2011 à son domicile de Yaoundé alors qu'il était en compagnie d'une autre personne à qui il devait vendre une vidéo à caractère pornographique, selon ses avocats. Séraphin Ntsama et le mineur avaient été interpellés peu après dans les locaux de la police, alors qu'ils rendaient visite à Joseph.
L'homosexualité est interdite au Cameroun et passible d'une peine de cinq ans de prison. De nombreuses ONG dénoncent régulièrement les arrestations et emprisonnements de personnes homosexuelles dans ce pays, de même que les nombreuses pressions et menaces à l'égard des défenseurs de leurs droits.
Ce procès s'est déroulé dans un climat délétère, quelques jours après le meurtre d'un militant des droits des gays, Eric Lembembe. Il a été retrouvé mort à son domicile de Yaoundé après avoir subi de nombreuses tortures, avait annoncé mardi l'organisation Human Rights Watch, dont il était "un proche collaborateur". Le ou les auteurs du meurtre n'ont pas été arrêtés pour le moment.
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