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Le Burkina Faso ordonne "la suspension immédiate" des programmes de Radio France internationale "jusqu'à nouvel ordre"

Le porte-parole du gouvernement burkinabè reproche notamment à RFI d'avoir repris des informations de terroristes et "mensongères".
Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le logo de RFI, au siège de la radio, à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), le 9 avril 2019. (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

RFI accusée d'avoir relayé un "message d'intimidation" attribué à un "chef terroriste". Le Burkina Faso a ordonné, samedi 3 décembre, "la suspension immédiate et jusqu'à nouvel ordre" de la diffusion des programmes de Radio France Internationale dans le pays, a annoncé le porte-parole du gouvernement burkinabè. RFI "contribue ainsi à une manœuvre désespérée des groupes terroristes en vue de dissuader les milliers de Burkinabè mobilisés pour la défense de la patrie", précise un communiqué signé du porte-parole, Jean Emmanuel Ouedraogo.

Au début de la semaine, le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM, affilié à Al-Qaïda) avait diffusé une vidéo dans laquelle l'un de ses chefs au Burkina Faso menaçait de s'attaquer à des villages défendus par des Volontaires de la défense de la patrie (VDP), supplétifs civils de l'armée. Cette dernière vient d'en recruter 90 000 en trois semaines pour faire face à la recrudescence des attaques jihadistes.

Des "accusations totalement infondées"

Le gouvernement rappelle que "le 3 novembre dernier, le gouvernement avait déjà exprimé son indignation face à l'attitude tendancieuse des journalistes de ce média (RFI) et leur propension à jeter un discrédit sur la lutte dans laquelle le peuple burkinabè est engagé pour plus de liberté et de dignité". De son côté, la direction de RFI "déplore vivement cette décision et s'élève contre les accusations totalement infondées mettant en cause le professionnalisme de ses antennes", a-t-elle déclaré dans un communiqué.

"Cette coupure est intervenue sans préavis et sans que ne soient mises en œuvre les procédures prévues par la convention de diffusion de RFI établie par le Conseil supérieur de la communication du Burkina Faso", affirme-t-elle. Elle rappelle "son attachement sans faille à la liberté d'informer comme au travail professionnel de ses journalistes".

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