Coup d’Etat au Burkina Faso : le fantôme de Thomas Sankara
Coïncidence, ironie de l’histoire ? «Ce n’est sûrement pas la cause, ni même l’explication, du coup d’État mené ce jeudi 17 septembre par le régiment de sécurité présidentielle (RSP) et le général Gilbert Diendéré contre les autorités de transition. Mais ce hasard de calendrier interpelle », affirme Jeune-Afrique. Le juge d'instruction en charge de l'enquête sur l'assassinat de l’ancien président Thomas Sankara avait convoqué les avocats des parties civiles le jour du putsch pour leur communiquer les résultats de l'autopsie du corps présumé du prédécesseur de Blaise Compaoré.
La survenue d'un coup d'Etat à la veille de ces révélations potentiellement explosives pour certains proches de Blaise Compaoré a été jugée surprenante par Mariam Sankara. «Juste au moment où on reçoit la convocation, il y a ce coup de force. Je n'ai pas de preuve, mais c'est une drôle de coïncidence quand même », s’étonne la veuve de Thomas Sankara. Elle rappelle que le nouvel homme fort du Burkina issu du coup d'Etat, le général Gilbert Diendéré, «était à l'époque le responsable de la sécurité et des commandos de militaires. Et on pense qu'il est impliqué dans l'assassinat du président Sankara. L'enquête était là pour le prouver».
Cette enquête, dont les résultats étaient très attendus depuis l'exhumation des ossements fin mai, visait à lever le voile sur le mystère entourant les circonstances de la mort de Thomas Sankara. Pour l’avocat de la famille Sankara, il s’agissait «prendre connaissance des conclusions des rapports de l'expertise balistique et de l'autopsie» pratiquée sur les restes supposés de Thomas Sankara et de douze de ses compagnons d'armes, tous tués lors du coup d'Etat organisé par Blaise Compaoré le 15 octobre 1987.
Sur les réseaux sociaux, la survenue d'un coup d'Etat à la veille de ces révélations potentiellement explosives pour certains proches de Blaise Compaoré n’est pas anodine.
Qui a tué Thomas SANKARA? pic.twitter.com/6DuDOhBlj9
— Alex BISSO (@simonntyam) September 18, 2015
Quand les RÉSULTATS de l'AUTOPSIE de THOMAS SANKARA précipitent un PUTSCH au BURKINA FASO http://t.co/9XwzgZbX0Z
— Yanick Toutain (@YanickToutain) September 18, 2015
Il a fallu près de 28 ans, la chute de Blaise Compaoré et la mise en place d’un gouvernement de transition, pour que les autorités ouvrent une enquête sur l’assassinat du «Che» africain. Sera-t-elle reportée sine die après le putsch ? «On était avancés, il y a eu les enquêtes... Je ne sais pas quelle sera la suite du dossier maintenant », regrette Mariam Sankara.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.