Burkina Faso : le président et le Premier ministre retenus par des militaires
Le Régiment de sécurité présidentielle, proche de l'ancien président Blaise Compaoré, a fait irruption lors du conseil des ministre, mercredi matin.
Le Burkina Faso est-il en train de vivre un coup d'Etat, un an après la chute de l'ancien président Blaise Compaoré ? Des membres de la garde présidentielle ont fait irruption dans le palais présidentiel, à Ougadougou, mercredi 16 septembre, et retiennent le président Michel Kafando, le Premier ministre Isaac Zida, et plusieurs membres du gouvernement. Une "prise d'otage", selon le président du Conseil national de transition (CNT), qui estime que "la nation burkinabé est en danger". Ce dernier a publié un communiqué.
Déclaration du president du CNT distribuée #Burkina pic.twitter.com/8Se86gt1s9
— Gaël Cogné (@gcogne) September 16, 2015
Une force armée menacée de dissolution
Selon des sources sécuritaires, citées par l'AFP, des membres du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) ont fait irruption, ce matin, alors que se tenait le Conseil des ministres. Une journaliste de l'Agence France-presse a constaté que des militaires en arme avaient pris position "tout autour du palais" présidentiel. Selon le président du CNT, "des tentatives de dialogue sont en cours" entre la garde présidentielle et des militaires.
Le RSP représentait la garde personnelle de l'ancien président burkinabé Blaise Compaoré, chassé du pouvoir par la rue en octobre 2014 après vingt-sept années passées au pouvoir. Lundi, la Commission nationale de réconciliation et des réformes avait recommandé la dissolution de cette force composée de 1 300 hommes. En février, elle avait déjà interrompu un Conseil des ministres pour demander la démission du Premier ministre Isaac Zida, raconte Libération. Selon le journal, le RSP est décrié par la société civile, persuadée de son implication dans la mort de manifestants en octobre 2014.
Des élections présidentielle et législatives doivent se tenir le 11 octobre, pour doter le Burkina Faso de nouveaux dirigeants, après la "transition démocratique" d'un an mise en place depuis la chute de Blaise Compaoré.
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