Burkina Faso : les étudiants rejoignent les soldats mutins
A Koudougou, dans l’ouest du Burkina Faso, la manifestation d’élèves et d’étudiants, au départ pacifique, a dégénéré. Le siège local du parti présidentiel et une résidence de l’ex-Premier ministre Tertius Zongo ont été incendiés.
_ C’est de Koudougou qu’était partie la contestation au Burkina, après la mort d’un étudiant le 20 février au cours d’une manifestation contre la dégradation des conditions de vie et la flambée des prix des aliments de première nécessité.
Des magistrats, des commerçants puis des soldats se sont ensuite révoltés.
_ Dans l’armée, la mutinerie a commencé jeudi soir, au sein de la propre garde présidentielle du président Compaoré, avant de s’étendre les jours suivants à d’autres garnisons de la capitale, puis à trois autres villes.
Cessez-le-feu à Ouagadougou
Pour tenter de contenir la révolte, le pouvoir a versé une prime de logement et d’alimentation aux hommes de la garde présidentielle. Il a également dissous le gouvernement, nommé de nouveaux chefs dans l’armée et instauré un couvre-feu dans la capitale.
_ En vain. A Ouagadougou, les militaires en colère ont pillé et saccagé de nombreuses boutiques.
Arrivé au pouvoir en 1987 après un coup d’Etat, Blaise Compaoré a été réélu depuis à quatre reprises à la tête du Burkina Faso, avec à chaque fois plus de 80% des voix. Son mandat en cours se termine théoriquement en 2015.
Le Burkina Faso est l’un des pays les plus pauvres au monde. Il occupe la 161e place sur 169 au classement de l’Indice de développement humain (IDH) des Nations unies.
Gilles Halais, avec agences
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