Cet article date de plus de douze ans.

Au Sénégal, l'opposition appelle à "marcher sur le palais présidentiel"

Alors que le Conseil constitutionnel a autorisé Abdoulaye Wade à briguer un troisième mandat consécutif en février, des violences ont éclaté dans plusieurs villes du pays, dont Dakar, où un policier a été tué.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
A Dakar, un jeune Sénégalais passe devant une voiture incendiée pendant les violences survenues dans la nuit du 27 au 28 janvier 2012. (SEYLLOU / AFP PHOTO)

Nuit de violences au Sénégal. Alors que le Conseil constitutionnel a autorisé, vendredi 27 janvier, Abdoulaye Wade à briguer un troisième mandat consécutif en février, des violences ont éclaté dans plusieurs villes du pays. A Dakar, la capitale, un policier a été tué. Dans la nuit de vendredi à samedi, l'opposition a appelé à "marcher sur le palais présidentiel dans les prochains jours" afin d'en "sortir Wade". Samedi, les autorités ont néanmoins assuré que le calme était revenu.

Dès l'annonce de la validation de la candidature du président Wade et du rejet de celle du chanteur Youssou Ndour, des jeunes se sont rassemblés place de l'Obélisque, à Dakar, et ont jeté des pierres sur les policiers qui ont riposté à coups de gaz lacrymogène et de matraque.

Les jeunes, armés de barres de fer, ont également mis le feu à des pneus et des courses-poursuites entre eux et les policiers se sont engagées dans les rues adjacentes au lieu de rassemblement. Les télévisions privées montraient des jeunes érigeant des barricades, brûlant des pneus et des planches sur plusieurs artères de Dakar, ainsi que des échanges de projectiles et gaz lacrymogènes entre des manifestants, essentiellement des jeunes, et les forces de l'ordre anti-émeutes de police et de gendarmerie.

Des manifestations de colère ont également éclaté dans les villes de Thiès, Kaolack, Matam et Ourossogui, selon différents médias.

L'opposition veut "déloger" Wade du palais présidentiel

Le Mouvement du 23 juin (M23), coalition de partis politiques d'opposition et d'organisations de la société civile contestant la candidature du président Wade, a appelé samedi les Sénégalais à "marcher sur le palais" présidentiel pour l'en "déloger".

Abdoul Aziz Diop, un des responsables du M23, a exhorté les Sénégalais "à se joindre au Mouvement pour organiser la reprise du territoire occupé par Abdoulaye Wade et ses sbires". L'un des responsables du M23,  Alioune Tine, a été arrêté samedi par la police sénégalaise, a annoncé à la presse un autre dirigeant du mouvement, Amath Dansokho, qui a exigé sa "libération immédiate".

Le président Wade, 85 ans, a demandé à ses opposants d'arrêter "les manifestations d'humeur qui ne conduisent à rien", les accusant de contester la validité de sa candidature "sur des bases légères".

Le chanteur Youssou Ndour conteste l'invalidation de sa candidature

Youssou Ndour a, lui, dénoncé un "coup de force" du président Wade, ajoutant : "Je suis candidat et je le reste", et précisant qu'il avait "48 heures pour un recours" contre la décision du Conseil.

"Ils ont peur de moi" (France 3)

Elu en 2000, réélu en 2007 pour cinq ans après une révision constitutionnelle en 2001 instituant un quinquennat renouvelable une fois, Abdoulaye Wade se représente pour sept ans après le rétablissement du septennat en 2008, à la suite d'une nouvelle révision constitutionnelle.

Pour ses opposants, il se présente à un troisième mandat illégal, mais ses partisans affirment que le comptage doit se faire à partir de la première révision constitutionnelle de 2001 instituant le quinquennat et qu'il s'agit donc d'un second mandat conforme à la Constitution.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.