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Réseau ferroviaire: l’Algérien Issad Rebrab veut mettre l’Afrique sur rails

Le milliardaire algérien entend désenclaver le continent africain en créant une ligne de chemin de fer reliant l'Afrique du Nord au Sud et d'Est en Ouest. Coût: 15 milliards d’euros.
Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2min

L’Algérie ne lui suffit plus depuis de longues années. Au millier de décideurs réunis à Genève pour le forum Africa CEO, Issad Rebrab, patron de Cevital, soumet son dernier projet: un réseau ferroviaire reliant l’Afrique du Sud à la Méditerranée et l’Est à l’Ouest. «C’est le moment où jamais pour l’Afrique de devenir la locomotive de la croissance. L’Afrique a plusieurs défis: la sécurité alimentaire, les infrastructures, l’électrification, l’eau… Mais si je dois les classer par priorité, c’est le désenclavement de beaucoup de pays africains (qui arrive en tête). Pour y arriver, le meilleur moyen, c’est le chemin de fer», affirme Issad Rebrab.

 
7e fortune d’Afrique, selon le classement 2017 du magazine économique américain Forbes, le propriétaire du groupe agro-alimentaire Cevital totalise 3,1 milliards de dollars. Pour Issad Rebrab, son gigantesque projet ferroviaire estimé à 15 milliards d’euros générerait une croissance à deux chiffres pour l’Afrique. Présent dans de nombreux pays dans le monde, le septuagénaire milliardaire lorgne vers l’Afrique depuis quelques années. Mine de phosphate au Sénégal – et peut-être bientôt la première entreprise agroalimentaire Suneor –, plusieurs projets au Mali et au nord du Nigeria suspendus à cause de l’insécurité... le Continent noir est le nouvel eldorado pour l’investisseur aux multiples casquettes.


Chantre de la «colocalisation», l’ancien expert-comptable engrange des acquisitions hors de son pays (Italie, Espagne, Sri Lanka, France, entre autres). En 2015, il reprend les aciéries Lucchini (devenues Aferpi), basées à Piombino (au nord de l’Italie) pour 400 millions d’euros. Cette infrastructure sera-t-elle le symbole de la «colocalisation » pour son mégaprojet africain? «Nous avons bénéficié du savoir-faire dans les aciers spéciaux de ce deuxième sidérurgiste en Italie, qui fabrique notamment les rails de chemin de fer. Nous avons réalisé une aciérie électrique et un laminoir de rails ultramoderne», expliquait-il à Jeune-Afrique.

Mettre l’Afrique sur rails est un rêve d’entrepreneur qui dépend aussi et surtout de la volonté politique. Sera-t-elle au rendez-vous? 

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