L’Algérie annonce plusieurs découvertes gazières et pétrolières dans le Sahara
Alger veut exploiter ces nouveaux gisements pour répondre à la demande européenne qui s'est accrue en raison des coupures de gaz russe.
Le géant algérien des hydrocarbures Sonatrach a annoncé le 25 juillet 2022 avoir fait trois nouvelles découvertes de pétrole et de gaz dans le Sahara algérien. Cette augmentation des réserves d’hydrocarbures arrive à point nommé alors que l’Europe est à la recherche d’alternatives au gaz russe dont elle ne veut plus dépendre.
L’Algérie, dont la production de gaz est en baisse depuis 2018, a besoin pour sa part d'investir dans l'exploration et la production, afin d'augmenter ses livraisons. Premier exportateur africain de gaz naturel, le pays espère ainsi augmenter ses recettes à la faveur de la crise ukrainienne.
Reconstituer les réserves
Ces découvertes arrivent donc au bon moment. La première exploration concerne deux réservoirs dans le périmètre de recherche "In Amenas 2" du Bassin d'Illizi. Selon le communiqué de la Sonatrach, les débits enregistrés, lors des tests, sont respectivement de 300 000 m³/ jour et de 213 000 m³/jour. L'autre découverte, réalisée en partenariat avec le groupe italien Eni dans la région nord du Bassin de Berkine,"a mis en évidence une découverte de pétrole brut". "Durant le test de production, le puits a donné lieu à 1300 barils/jour d'huile et 51 000 m3/jour de gaz associé", précise le groupe Sonatrach.
Les groupes algérien Sonatrach, italien Eni, américain Occidental et français Total avaient signé, le 17 juillet 2022, un contrat d'un montant de 4 milliards de dollars de "partage de production" pétrolière et gazière d'une durée de 25 ans concernant ce site du sud-est algérien.
La Sonatrach avait déjà annoncé en janvier 2022 des investissements de 40 milliards de dollars sur quatre ans dans l'exploration, la production et le raffinage de pétrole ainsi que la prospection et l'extraction de gaz. Un investissement rendu possible par une augmentation des recettes du groupe de 70% en 2021, grâce à une hausse de 19% de ses exportations d'hydrocarbures, a indiqué son PDG, Toufik Hakkar.
De nouveaux débouchés européens
Plusieurs pays européens cherchant à réduire leur dépendance aux livraisons russes depuis l'invasion de l'Ukraine, se sont tournés ces derniers mois vers l'Algérie comme une possible alternative.
Lors du sommet qui a réuni, le 18 juillet 2022, le président algérien Abdelmajjid Tebboune et le Premier ministre italien démissionnaire Mario Draghi, l'Algerie a annoncé une augmentation de ses livraisons de gaz à l'Italie dont elle est devenue le premier fournisseur.
Par ailleurs, la Sonatrach vient de signer avec le français Engie un accord de partenariat dans la production de gaz naturel liquéfié (GNL). L'Algérie, dont les réserves prouvées de gaz naturel s'élèvent à près de 2 400 milliards de m³, fournit environ 11% du gaz consommé en Europe, contre 47% pour la Russie.
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