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L’Algérie accuse des capitales arabes d’infiltrer des terroristes pour déstabiliser le Maghreb

Alger a décidé de refouler tous les migrants arabes, en particulier syriens, se présentant à ses frontières sud. De source sécuritaire, il s’agirait de "terroristes" venus de Syrie et du Yémen envoyés par des Etats arabes pour déstabiliser l’Algérie et tout le Maghreb.

Article rédigé par Alain Chémali
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2 min
Des membres des forces de sécurité algériennes patrouillent dans le désert de Tamanrasset, à 2000 km au sud d'Alger, le 2 juillet 2018. (RYAD KRAMDI / AFP)

"La décision du gouvernement d’interdire l’accès à l’Algérie aux migrants arabes arrivant par le Niger et le Mali est irrévocable", a déclaré au site algérien en ligne TSA Arabi Hacène Kacimi, le directeur en charge de la migration au ministère de l’Intérieur. 

Rappelant que son pays avait accueilli jusqu'à présent plus de 50 000 Syriens pour des raisons humanitaires, le responsable a révélé que l’Algérie faisait face désormais à un nouveau phénomène. L’infiltration de migrants arabes venus de Syrie, du Yémen et de Palestine "par des canaux sous contrôle de groupes armés".

Des terroristes qui menacent la stabilité de l'Algérie

Et "quand certains de ces migrants deviennent un danger pour la stabilité nationale et une menace pour la sécurité, alors l’Algérie doit bouger", a-t-il ajouté.

Selon lui, ces migrants arabes traversent plusieurs pays tels que l’Egypte, la Turquie, le Soudan et la Mauritanie jusqu’au Niger et au Mali sans demander l’asile politique, "alors qu’une personne menacée demande l’asile au premier pays dans lequel il arrive", a-t-il commenté.

Indiquant ne pas vouloir porter d’accusations a priori, Hacène Kacimi a expliqué que son pays était en droit de s’interroger sur le fait de savoir s’il s’agissait véritablement de migrants ou "de terroristes pénétrant en Algérie sous couverture humanitaire". Pour lui, "il y a sûrement des parties occultes qui financent de telles norias terroristes".

Corroborant ces propos, TSA Arabi rapporte également, de source sécuritaire, que "l’armée algérienne est confrontée à un nouveau défi, celui de l’infiltration de terroristes âgés de 20 à 30 ans, la plupart de nationalité syrienne ainsi que quelques éléments yéménites".

Porteurs de faux papiers soudanais,"ces infiltrés viennent de la ville d’Alep, en Syrie, et ils sont poussés par des capitales arabes qui les encouragent à se déployer en Algérie dans le but de la déstabiliser", a précisé cette source, soulignant que ces terroristes syriens transitaient par le Niger depuis que ce pays est devenu un couloir pour les migrants clandestins.

Le choix de l’Algérie n’est pas un hasard et il fait partie de la relance d’un plan de déstabilisation des trois pays du Maghreb, la Tunisie, l’Algérie et le Maroc.

Une source sécuritaire

à TSA Arabi

A l’appui de cette thèse, TSA Arabi rappelle l’arraisonnement il y a quinze jours d’un navire chargé de munitions turques, 45 millions de balles pour être précis, au large de la Libye.

Un chiffre "colossal", selon la source de TSA, au regard d’une population de quatre millions de Libyens. "On peut en conclure que cette énorme quantité d’armes n’était pas destinée à la Libye mais à armer les combattants venus de Syrie et d’autres régions", a-t-elle dit.

La LADDH dément une information et confirme les expulsions

Critiquée par Hacène Kacimi pour avoir mis le feu aux poudres en dénonçant l’expulsion vers le Niger d’une cinquantaine de migrants syriens et palestiniens, la Ligue algérienne des droits de l’Homme (LADDH) a démenti catégoriquement avoir fourni des rapports à des ONG et des instances régionales ou internationales sur la question.

Dans son démenti, la LADDH confirme toutefois que 53 Palestiniens, 47 Syriens et 17 Yéménites ont été refoulés en décembre 2018 à partir du poste-frontière d’In Guezzam, au sud de Tamanrasset.

"Il y a eu une opération de rapatriement à partir de Tamanrasset vers le Niger en étroite coordination avec les autorités nigériennes et en accord avec le bureau d’Alger du Haut Commissariat aux réfugiés (HCR)", a indiqué la LADDH dans son communiqué.

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