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En déplacement en Algérie, Emmanuel Macron refuse d'être "otage du passé"

Emmanuel Macron a appelé mercredi à Alger à ce que la France et l’Algérie approfondissent leur relation.

Article rédigé par Julie Marie-Leconte
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
La visite d'Emmanuel Macron n'aura duré qu'une douzaine d'heures. (LUDOVIC MARIN / AFP)

C’était sa première visite en Algérie depuis son arrivée à la présidence de la République : Emmanuel Macron a passé la journée à Alger, mercredi 6 décembre. Candidat, il avait qualifié la colonisation de "crime contre l’humanité". Mercredi, sa ligne était toutefois "ni déni, ni repentance" : "Je refuse d’être l’otage du passé", a-t-il ainsi déclaré. Pour permettre au passé de passer, justement, il annonce que la France restituera à l’Algérie des crânes de combattants algériens décapités par les troupes coloniales au 19e siècle. Il attend en retour qu’Alger fasse des efforts pour que les Français nés en Algérie, notamment les harkis et leurs familles, puissent y retourner s’ils le souhaitent.

"Mais vous n'avez jamais connu la colonisation !"

Sa visite à Alger a commencé par un bain de foule dans l’ancienne rue d’Isly. En 1962, l’armée y tirait sur les opposants à l’indépendance. On verra ensuite Emmanuel Macron poser devant le Milk Bar, glacier populaire d'Alger, où un attentat du FNL avait tué onze personnes en 1956. Aussi, Emmanuel Macron n’a-t-il pas pu éviter les souvenirs de l’Algérie française et de la guerre. Quand deux jeunes hommes l’interpellent sur la colonisation, la réponse du président de la République est volontairement raide. "Quel âge avez-vous ? [26 ans] Mais vous n’avez jamais connu la colonisation ! Qu’est-ce que vous venez m’embrouiller avec cela ? Votre génération doit regarder l’avenir ! Cette jeunesse algérienne ne peut pas toujours regarder son passé, elle doit aussi ouvrir une page d’avenir."  

"Des visas, ce n’est pas un projet de vie"

Dans la foule, une femme l’interpelle, pour lui demander un visa. "J’ai vu ce matin trop de jeunes qui sont venus simplement pour me demander un visa. Un visa, ce n’est pas un projet de vie", indiquera-t-il un peu plus tard. Il annoncera cependant une simplification des procédures pour faciliter la circulation entre les deux pays, en même temps qu’une coopération accrue en matière de formation et la création d’un fond d’investissement commun pour aider les Algériens à entreprendre en France et vice versa. Emmanuel Macron veut avancer : "Je suis très décomplexé", assume le président français. Et son discours semble avoir plu. Le président de la République ne sera resté qu’une douzaine d’heures à Alger. Il reviendra, assure-t-il, pour une vraie visite d’Etat en 2018.

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