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Attaque de Paris: les journalistes algériens se souviennent d’un collègue ouvert

Les anciens employeurs et collègues de Farid Ikkel, ancien journaliste, auteur de l’agression au marteau d’un policier à Notre-Dame de Paris le 6 juin 2017, sont consternés par la nouvelle. La rédaction d’«El Watan», où il a travaillé pendant neuf mois, est sous le choc. Le directeur du Maghreb émergent a le souvenir d’une personne «ouverte».
Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Après l'attaque à Notre Dame Paris, le 6 juin 2017 (BERTRAND GUAY / AFP)

«Farid Ikken a travaillé comme correspondant conventionné à la rédaction d’El Watan de Béjaïa du 1er avril au 31 décembre 2013, neuf mois où il a fait preuve de discipline, mais surtout d’ouverture d’esprit et de tolérance. Nous l’avons sollicité pour son sérieux, ses compétences et son intégrité morale. Il s’occupait de traiter des sujets essentiellement d’ordre social. Nous ne lui connaissons aucun engagement religieux dans sa pratique journalistique. Dans sa vie quotidienne, la pratique la plus visible de sa religion musulmane était la prière. Ceux qui l’on côtoyé se souviennent qu’il n’a été porteur d’aucun signe religieux ostentatoire, ni barbe, ni qamis, ni prêche», écrit El Watan, un quotidien résolument anti-islamiste.
 
 
Le directeur du Maghreb émergent se souvient d’une personne «ouverte». «(En 2012) Farid Ikken est venu nous rendre visite à notre siège de la rue Larbi Ben M’hidi. J’ai le souvenir d’un contact très cordial avec un jeune journaliste plein d’enthousiasme. Il m’a beaucoup parlé de son expérience à Stockholm et dit tout le bien qu’il pensait du modèle suédois. Farik Ikken m’a laissé l’image d’un mutant mondialisé. Parti de la vallée de la Soummam près de Bejaia, il avait séjourné plusieurs années en Suède, il parlait Suédois et anglais et revenait au pays partager son apprentissage avec les siens. Il avait un regard parfois candide sur les risques et les difficultés pour l’acte d’entreprendre en Algérie. Mais son élan était communicatif», témoigne El Kadi Ihsane, directeur de publication du pure player, où avait collaboré l’assaillant de Notre-Dame de Paris.

 
La famille de Farid Ikken est, elle aussi, choquée par l’agression. «Il était contre Daech. Il m’a même dit que son chef Al Baghdadi était une création de l’Occident. Il ne croyait pas du tout à Daech mais il était très sensible à la situation en Syrie», a confié un neveu de Farid Ikken à TSA

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