Algérie: le milliardaire Issad Rebrab rachète la télévision KBC et El Khabar
A l'époque, contactée par Géopolis, la direction de Cévital n’avait pas souhaité réagir. L’information, révélée par Le jeune indépendant, avait fait l’effet d’une bombe dans les rédactions d’Alger. L’homme d’affaires algérien Issad Rebrab a racheté lundi 14 mars 2016 le groupe de presse El Khabar, chaîne de télévision KBC et le quotidien éponume. «Le directeur général du quotidien arabophone, Kamel Djouzi, a rencontré mardi après-midi une délégation du syndicat du journal pour leur annoncer le rachat du groupe fondé en 1990, par le patron du Groupe Cevital, y compris la chaine KBC», révèle Le jeune indépendant.
Le groupe de presse El Khabar, créé en 1990, est en grande difficulté financière du fait de la chute des recettes publicitaires et surtout du gouffre financier que représente sa chaîne de télévision (KBC), lancée en mars 2014, avec un déficit mensuel estimé à près de 200.000 euros. Le quotidien arabophone El Khabar, jusqu’ici propriété d’un groupe de journalistes, avait un tirage moyen de 500.000 exemplaires par jour, même s’il tendait à reculer ces derniers mois. C’est donc sur un fleuron de la presse que le milliardaire Issad Rebrab ferait main basse. Déjà propriétaire du quotidien francophone Liberté, le patron du premier groupe agro-alimentaire Cévital deviendrait le premier magnat de la presse en Algérie.
L’homme d’affaires algérien était à la recherche d’une télévision à racheter, aussi bien en Algérie qu’en France, depuis plusieurs années. Issad Rebrab rejoindrait ainsi le club très restreint des milliardaires possédant des chaînes de télévision.
«Deux fois Dieu» (reb veut dire Dieu en arabe), comme l’appellent certains de ses collaborateurs dans l’intimité, s’est construit en dehors du système politique et s’est toujours plaint des «blocages répétés des autorités politiques». Sa fortune personnelle est estimée à 3,2 milliards de dollars selon Forbes. L’expert-comptable de formation, âgé de 71 ans, s’est toujours tenu à l’écart du pouvoir. L’exemple de Khalifa, milliardaire déchu aujourd’hui en prison, est encore dans toutes les mémoires en Algérie.
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