Algérie : la diffusion d'une photo de Bouteflika par Valls crée la polémique
Cette photo du président algérien affaibli relance le débat sur sa succession.
Visage livide, yeux hagards et bouche grande ouverte... La diffusion par Manuel Valls d'une photo du président algérien Abdelaziz Bouteflika, 79 ans, où il semble très affaibli, a créé la polémique dans le pays. Toute la semaine, la presse et les réseaux sociaux se sont émus après la diffusion de ce cliché montrant le chef de l'Etat dans une situation peu avantageuse en recevant le 10 avril le Premier ministre français.
Échanges économiques, humains et sécurité : la relation franco-algérienne est forte, historique et stratégique. pic.twitter.com/7w640KQyNI
— Manuel Valls (@manuelvalls) 10 avril 2016
"La visite de Valls a mis fin à un mensonge" et "les Algériens découvrent un président qui n'est pas en mesure de conduire le pays jusqu'à la fin de son mandat en 2019", a jugé jeudi le quotidien francophone El Watan. Le quatrième mandat, remporté le 17 avril 2014 après un amendement de la Constitution ayant fait sauter le verrou de la limitation des mandats, est "de trop", renchérit Liberté.
"Un acte désobligeant"
Le quotidien francophone juge "sage" de mettre en oeuvre la procédure d'empêchement réclamée aussi par l'opposition. Les partisans du chef de l'Etat n'ont pas tardé à contre-attaquer. Le tweet de Manuel Valls a été qualifié d'"acte désobligeant" par le chef de cabinet de Bouteflika, Ahmed Ouyahia, cité dimanche par la presse.
Les images diffusées "sont un nouveau révélateur du paradoxe algérien", note de son côté le politologue Hasni Abidi. "Il y a un président qui a des pouvoirs exorbitants qu'aucun autre avant lui n'avait eus mais on ne sait pas qui les exerce", dit-il, en rappelant que Bouteflika "a anéanti le contre-pouvoir" des tout-puissants services de renseignements.
"Jamais la vie politique nationale n'a été autant dominée par un seul homme", remarque encore Abidi. Mais sa maladie lui permet-elle d'exercer réellement les pouvoirs conférés par la Constitution ? "On gouverne en son nom", estime le politologue.
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