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Al-Qaïda libère deux Espagnols et provoque la France

Enlevés le 29 novembre en Mauritanie puis détenus pendant un peu moins de neuf mois au Mali, les deux coopérants espagnols Albert Vilalta et Roque Pascual sont libres depuis hier. _ Dans un message diffusé lundi soir dans le quotidien espagnol {El Pais}, Al-Quaïda au Maghreb islamique affirme que ces libérations sont {“une leçon pour les services secrets français"}.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Radio France © Albert Gea - Reuters)

Sept millions d'euros : c'est le prix qu'auraient payé les autorités espagnoles pour obtenir la libération des deux otages. Autre exigence satisfaite de l'Aqmi, la branche maghrébine d'Al-Quaïda : l'extradition du Malien Omar Sid'Ahmed Ould Hammade de la Mauritanie vers le Mali. Il aurait participé aux enlèvements des humanitaires ibériques.

Trois otages, un paiement en trois temps

Jusqu'en mars, Alberto Vilalta et Roque Pascual ont été retenus avec une autre membre de leur ONG, Accio, Alicia Gamez. Elle a été la première libérée après le versement d'un premier acompte.

Les négociations ont duré plusieurs mois et les autorités espagnoles semblent ne jamais avoir perdu le contact avec les ravisseurs. Preuve de cette présence quasi-quotidienne des négociateurs, le quotidien El Mundo affirme qu'un premier versement d'un peu moins de quatre millions d'euros a été payé en janvier. Seul 1,5 million serait tombé dans les poches d'Aqmi après le paiement de tous les intermédiaires. Trois millions d'euros ont ensuite été versés entre avril et mai. Là encore, un peu moins d'un tiers de la somme a servi au paiement des intermédiaires.

“Une leçon pour les services secrets français”

Le 22 juillet, un raid militaire franco-mauritanien est lancé contre les ravisseurs présumés de l'otage français Michel Germaneau. Il se solde par un échec. Conséquence : l'humanitaire français est exécuté trois jours après.

Paris et Madrid n'ont pas voulu comparer les deux rapts. Mais c'est Aqmi qui s'est empressé de critiquer le gouvernement français pour la mauvaise gestion de la crise. Une précision : les otages espagnols et Michel Germaneau n'ont pas été enlevés par le même groupe. Les ravisseurs de l'humanitaire français auraient agi pour des mobiles politiques. Le groupe qui a libéré hier les espagnols aurait cherché avant tout à négocier une rançon.

Thibault Lefèvre, avec agence

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