: Vidéo "Ils détruisent leurs vies"… Qu’est-ce que les "fourmis rouges", connues pour leur extrême violence ?
Connues pour leurs méthodes hyper-violentes pouvant aller jusqu’au meurtre, elles sont payées pour expulser les familles qui squattent illégalement en Afrique du Sud. On les appelle "les fourmis rouges". Le photographe James Oatway les a suivis pendant un an. Il raconte.
Apparues à la fin des années 1990, les "fourmis rouges" sont les employés d'une société de sécurité privée spécialisée dans l’expulsion à Johannesburg, en Afrique du Sud. Armés de fusils à pompe ou de pistolets et vêtus d’une combinaison rouge qui les distingue, ces miliciens annoncent leur arrivée en musique, avant de pénétrer chez des personnes, souvent avec une extrême virulence. Le photographe sud-africain James Oatway les a suivis pendant un an et les a photographié pendant leurs missions. Il a montré ses clichés à Brut, dans le cadre de sa première participation à Visa pour l’image.
"En un instant leur vie a changé"
"Cette femme qui vivait dans cette maison était juste sous le choc. Vous pouvez vraiment voir qu’elle ne croit pas à ce qui est en train de se passer", se souvient-il en voyant un de ses clichés. La photographie montre une femme complètement désoeuvrée et perdue. Le vide. "Cette photo a été prise probablement lors d’une des premières fois où j’ai suivi une opération des ‘fourmis rouges’", explique James Oatway. Le photographe a le souvenir d’une famille qui n’avait pas une quelconque idée de ce qui allait leur arriver. "Ils ne savaient pas qu’ils allaient être expulsés et en un instant leur vie a changé".
"Souvent, des gens sont tués"
Vols, coups, meurtres… Les "fourmis rouges" sont réputées pour leurs méthodes extrêmement violentes. Marquée par l’apartheid, l’Afrique du Sud abrite une société très violente, comme le souligne également James Oatway. "Ça peut être vraiment extrême et souvent des gens sont tués", regrette-t-il. Personnes blessées, affaires cassées, meurtes... Pour le photographe sud-africain, "c’est une violation des droits humains et ce n'est pas légal du tout".
La violence est d’autant plus vive que les personnes expulsées sont des personnes "désespérées" luttant contre la pauvreté. "Ils cherchent désespérément un emploi et quand les fourmis rouges les expulsent, ils détruisent leurs vies", se désole Oatway.
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