Cet article date de plus de huit ans.

Il y a 25 ans, l'Afrique du Sud mettait fin au régime de l'apartheid

Le 30 juin 1991, après 43 ans d’application, l’apartheid est aboli en Afrique du Sud. Le principe du «développement séparé» des populations, selon des critères raciaux, a été vaincu par Nelson Mandela.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des militaires sud-africains blancs contrôlent un Noir à Nyanga, près du Cap, le 2 avril 1960.  (AFP)

A la suite de l'arrivée au pouvoir en août 1989 du président Frederik de Klerk et à la libération, après vingt-sept années d'emprisonnement, le 11 février 1990, de Nelson Mandela, chef de file de la lutte contre l'apartheid, les dernières lois piliers de l'apartheid (notamment le group Areas Act et le Population Registration Act) sont abolies en juin 1991.

L’apartheid est théorisé en 1948. En fait, comme l’écrivait Géopolis, dès 1797 les Noirs sont étrangers dans leur pays. Ils sont contraints de se munir d’un permis spécial pour se déplacer. Et dès sa fondation en 1886, une ville comme Johannesburg relègue les habitants de couleur, dont ceux d’origine indienne, dans des quartiers périphériques. Gandhi, qui a passé plus de 20 ans en Afrique du Sud, en a fait l’expérience : lors de son arrivée en 1893, il est expulsé d’un wagon de première classe.
 
Le Parti national arrive au pouvoir en 1948 et met en place un arsenal législatif influencé par l’idéologie nazie. La population est classée selon quatre couleurs de peau dans un Population Registration Act: Blancs, Indiens (Asians), métis (Coloured) et Noirs. Ce qui détermine ainsi l’existence entière des individus de chaque groupe, du berceau à la tombe. Une existence déterminée jusque dans la chambre à coucher.
 
En 1950, une loi sur l’habitat (Group Areas Act) institutionnalise la ségrégation spatiale. Dans les centres des villes, des quartiers entiers, comme Sophiatown à Johannesburg ou District Six au Cap, sont rasés. Les zones ainsi dégagées sont réservées aux descendants des Européens.

En 1953, un Separate Amenities Act vient compléter cette sinistre panoplie. Blancs et non-Blancs sont séparés jusque dans les lieux et les transports publics. Des bancs sont ainsi réservés pour chaque catégorie.
 
Ce n’est qu’en 1994, après les élections multiraciales et l’arrivée au pouvoir de Nelson Mandela que l’apartheid a été définitivement démantelé.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.