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Covid-19: "le manque de vaccin accroßt le risque d'une 2Úme vague en Afrique" affirme l'OMS qui place ses espoirs dans la levée des brevets

Le continent africain ne représente que 1 à 2% des doses de vaccin administrées dans le monde. A court terme, la levée des brevets ne suffira pas.

Article rédigé par Michel Lachkar
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Le patron de l'OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus a saluĂ© la "dĂ©cision historique" des Etats-Unis de soutenir une levĂ©e temporaire des brevets sur les vaccins anti-Covid. GenĂšve, le 5 janvier 2021 (HANDOUT / WORLD HEALTH ORGANIZATION)

L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) met en garde contre le risque d'une nouvelle vague de coronavirus sur le continent à cause de retards dans la vaccination. "Du fait du report de livraison des doses de vaccins contre le Covid-19 fabriquées par le Serum institute of India à l'attention de l'Afrique, ainsi que de la lenteur du déploiement des vaccins et de l'apparition de nouveaux variants, le risque d'une nouvelle vague d'infections resté élevé en Afrique", a alerté dans un communiqué le bureau régional de l'OMS, basé à Brazzaville. Alors comment accélérer la production et la distribution de vaccins dans le Monde.

"La tragédie en Inde ne doit pas se produire ici en Afrique, et nous devons tous rester en état d'alerte maximale"

Matshidiso Moeti, Directrice régionale pour l'Afrique de l'OMS

AFP

Levée des brevets : espoir et doutes

La prise de position Biden en faveur d'une levĂ©e temporaire des brevets sur les vaccins contre le Covid-19, suscite l’espoir en Afrique. Le prĂ©sident sud-africain Cyril Ramaphosa s’est fĂ©licitĂ© de cette dĂ©claration amĂ©ricaine, de mĂȘme le Directeur gĂ©nĂ©ral de l'OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus y voit une "dĂ©cision historique". Pour l'Organisation mondiale de la santĂ©, une exemption au droit de propriĂ©tĂ© intellectuelle est l’occasion pour l’Afrique de booster sa capacitĂ© de fabrication.
Si elle est acceptĂ©e par l'ensemble des pays de l'organisation mondiale du commerce (OMC), cette levĂ©e des brevets permettra Ă  n’importe quel pays d’avoir accĂšs Ă  la "recette" pour fabriquer les vaccins anti-Covid. Mais elle ne va pas rĂ©soudre les problĂšmes de production Ă  court terme, car il faudra procĂ©der Ă  des transfert de technologies, former le personnel, aider les pays africains Ă  se doter de chaĂźnes d’approvisionnement sĂ©curisĂ©es. Peu de pays africains ont Ă  ce jour les usines, le savoir faire, le personnel et les 400 ingrĂ©dients nĂ©cessaires Ă  la fabrication d'un vaccin et Ă  son contrĂŽle qualitĂ©.

3 ou 4 pays en capacité

La rĂ©union d'un telle capacitĂ© risque de prendre plusieurs annĂ©es et d'arriver trop tard. Il faut donc miser sur les trois ou quatre pays en mesure de produire rapidement des vaccins : le Maroc, l’AlgĂ©rie ou l'Afrique du Sud. Ce seront sans doute des vaccins classiques, et non Ă  ARN messager, qui demande des techniques complexes et une chaine de froid trĂšs lourde. Ces pays doivent augmenter leur capacitĂ© de production et investir dans les unitĂ©s de stockage pour conserver les vaccins en toute sĂ©curitĂ©.

"MĂȘme si la levĂ©e des brevets finit par passer, augmenter la production demandera encore du temps, et des investissements."

Agence de santé de l'Union africaine

AFP

Booster le dispositif Covax

En attendant de pouvoir augmenter la production, l'OMS a lancé un appel aux dons des doses de vaccins, afin de réduire le décalage entre les pays pauvres et riches, auquel n'ont répondu, à ce jour, ni les Etats-Unis, ni la Grande-Bretagne.
Aujourd'hui malgrĂ© l’aide technique proposĂ©e par l’OMS, seules "la moitiĂ© des 37 millions de doses de vaccin contre le Covid-19 reçues en Afrique ont Ă©tĂ© administrĂ©es jusqu'Ă  prĂ©sent", affirme l'OMS, "Les premiĂšres livraisons Ă  41 pays africains par le canal du Covax (visant Ă  assurer aux pays pauvres l'accĂšs aux vaccin), ont eu lieu depuis dĂ©but mars, mais 9 pays ont administrĂ© moins d'un quart des doses reçues et 15 pays ont administrĂ© moins de la moitiĂ© de leurs doses", dĂ©plore l'organisation."Si nous appelons Ă  l'Ă©quitĂ© en matiĂšre de vaccins, l'Afrique doit aussi se retrousser les manches et tirer le meilleur parti de ce que nous avons. Nous devons utiliser toutes les doses dont nous disposons pour vacciner des gens", a-t-elle insistĂ©. Seuls quatre pays se sont dĂ©marquĂ©s en adoptant des plans efficaces et une bonne logistique : le Ghana, l'Angola, Maurice et le Rwanda qui ont commencĂ© Ă  vacciner leur public prioritaire.

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