Afrique du Sud : les membres de la secte Shembe s'unissent pour gravir la montagne sainte de Nhlangakazi
La secte sud-africaine, aussi connue sous le nom de de l'Eglise baptiste de Nazareth, est née d'une fusion entre christianisme et traditions zouloues au début du siècle dernier. Elle compte plusieurs millions de fidèles, mais est en proie à des divisions à sa tête.
Pèlerinage annuel. C'est dans la ferveur, vêtus de blanc et bâton à la main, que des milliers d'adeptes de Shembe, l'une des plus anciennes églises d'Afrique australe, sont partis à l'assaut de la montagne "sainte" de Nhlangakazi, le 6 janvier 2019.
Ces croyants, partis du township d'Inanda, près de Durban, ont parcouru pieds nus quelque 80 km pour arriver en bas de la montagne du KwaZulu-Natal où ils ont installé leur campement. Et deux fois par jour, pendant le temps du pèlerinage, qui dure une dizaine de jours, ils gravissent jusqu'au sommet, qui se situe à une heure de marche. Ce sont les femmes qui ouvrent la procession, suivies des hommes, puis des enfants. Au passage, ils fleurissent des pierres tombales.
Arrivés à destination, ils se recueillent silencieusement en pleine nature en méditant sur la paix et l'unité. Des personnes âgées de plus de 85 ans font le déplacement depuis quatre décennies pour certaines, car elles sont convaincues que c'est au sommet de la montagne Nhlangazaki que le prophète Isaiah Shembe a reçu l'ordre divin de "guérir l'Afrique". Depuis, la secte, mêlant l'Ancien testament aux valeurs tribales zouloues, revendique cinq millions d'adeptes.
Cette année, la police a dû veiller au bon déroulement du pèlerinage, en raison des tensions qui secouent la direction de cette Eglise. Car bien que théoriquement apolitique, son importance au sein de la société zoulou éveille les convoitises.
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