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Afrique du Sud: la prison de Leeuwkop donne une seconde chance aux détenus

Article rédigé par Laurent Filippi
France Télévisions
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Le département des services pénitentiaires a ouvert aux médias les portes de Leeuwkop, une prison de Bryanston, une banlieue résidentielle de Johannesburg. Changer le regard du public est important. Punir les délinquants ne suffit pas. Il faut pouvoir leur donner la possibilité d’être rééduqués et ainsi pouvoir être réinsérés dans la société en tant que citoyens respectueux des lois.

9 photos de Wikus de Wet illustrent ce propos

Elles dépassent de 38% leur capacité (164.000 personnes incarcérées pour environ 118.000 lits). Pour beaucoup à l’extérieur, cela favorise gangstérisme et trafic de drogue. La prison de Leeuwkop compte 4.000 détenus dont 1.175 dans le quartier de très haute sécurité. Pour certains d’entre eux, comme Kobus Pretorius, 45 ans, être enfermé dans ce centre pénitentiaire est une véritable chance.
 (Wikus de Wet / AFP)
a fait partie d’un réseau d'ultraconservateurs nommé Boeremag (Force boer) qui a tenté de renverser le gouvernement sud-africain lors d’un coup d'Etat en 2002. Assassiner l'ancien président Nelson Mandela faisait partie du plan. Chargé de fabriquer des bombes, Pretorius a été arrêté et condamné à 20 ans de réclusion. Il explique aux journalistes: «J’ai grandi dans une patrie blanche et de droite. Mais depuis mon incarcération, j’ai beaucoup réfléchi à mon éducation et j’ai complètement changé. (…) La plupart des choses que je croyais savoir sur les Noirs étaient fausses.»
 (Wikus de Wet / AFP)
avouent préférer cet établissement pénitentiaire, car il offre plusieurs activités: élevage de bovins ou de porcs, jardinage, menuiserie... A leur sortie, il leur est plus facile ainsi de trouver du travail et de se réinsérer dans la société. Et peut-être même de pouvoir créer leur propre entreprise. Pour cela, certains travaillent très dur.
 
 (Wikus de Wet / AFP)
se rendent chaque jour dans les ateliers de menuiserie. Ici, ils acquièrent les compétences nécessaires pour fabriquer tables, chaises, lits superposés ou placards qui, au final, seront distribués dans les différents Etats. D’autres travaillent à l’atelier agriculture. Le département des services pénitentiaires a intensifié les formations dans ce domaine, un secteur identifié comme très porteur en Afrique du Sud.
 (Wikus de Wet / AFP)
150 sont destinés à la reproduction et les autres à l'abattage, représentant 15 à 16 tonnes de viande. Les produits à base de porc et de bœuf sont ensuite envoyés dans d'autres prisons pour nourrir les détenus, explique l'agent Sejane Lesenyanho qui participe au projet agricole du centre.
 (Wikus de Wet / AFP)
des compétences en agriculture et une formation concernant la production de légumes, de viande, de poulet, de fruits et de lait. Il est intéressant de noter qu'un nombre croissant de prisonniers optent pour une carrière dans l'agriculture et que près de 3.300 délinquants participent quotidiennement à ce genre d’activités», déclare le porte-parole du ministère, Singabakho Nxumalo.
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et passent des examens. Tous souhaitent plus de programmes éducatifs et de formations pour adultes. Pour l’instant, près de 11.000 y ont eu accès. Hormis l'acquisition de sérieuses compétences prises en compte lors de leur demande de libération conditionnelle, «ils reçoivent aussi une prime, une incitation pour les motiver à faire le bien», précise aux journalistes de TimesLIVE Lucky Mthethwa, chef adjoint de la sécurité des établissements pénitentiaires du pays.
 (Wikus de Wet / AFP)
n’est pas assez sévère avec les détenus, leur offrant promenades, repas gratuits‚ soins médicaux et formations, une enquête réalisée auprès des victimes d'actes criminels en 2017 et 2018 a révélé qu'environ 50% d’entre elles étaient satisfaits de la manière dont les services correctionnels réhabilitent les prisonniers.
 (Wikus de Wet / AFP)
«Le département a inversé la tendance en termes d'objectifs atteints. Nous avons enregistré la plus haute performance de tous les temps, avec 81% de réussite. Cela représente une amélioration de 17% par rapport à 2016/2017. (…) Il n’est pas surprenant que nous ayons réussi à placer 86.518 (82%) condamnés dans divers programmes correctionnels au cours du plan financier de 2017/2018.» «Le système de justice pénale doit être perçu comme efficace. Il doit avoir un impact positif sur la vie de nos citoyens et que ceux-ci se sentent en sécurité», conclut Mocheta Monama, cité par FouraysReview.
 (Wikus de Wet / AFP)

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