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Afrique du Sud : appel au calme après le meurtre d'un extrémiste blanc

Les autorités sud-africaines appellent la population au calme, après que le parti politique du Mouvement de résistance afrikaaner (AWB) a promis de venger son leader Eugène Terreblanche, assassiné la veille.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Radio France © -Reuters/STR New)

«N'attisons pas les flammes, n'idéalisons pas la violence», a déclaré le ministre sud-africain de la police. Il a appelé la population «de toutes races» à ne pas céder à la tentation de la violence, et à «laisser la police faire son travail». Les deux meurtriers présumés du leader extrémiste blanc Eugène Terreblanche, fondateur du Mouvement de résistance afrikaaner (AWB), doivent être présentés à un juge dans la journée de mardi. Deux employés l'avaient battu à mort pour un différend concernant des salaires non versés.

L'AWB se réunira le 1er mai pour décider des «actions à entreprendre» pour venger la mort de Terreblanche. Samedi, le parti a insisté sur la violence du meurtre de son fondateur, fervent partisan de l'apartheid et icône de la défense de la suprématie blanche : «Il a été tué à coups de machettes et de tuyaux de canalisation», s'est indigné le parti. «Cette brutalité a suscité la colère de nombreux membres de l'AWB, qui ont demandé une action violente immédiate», a indiqué son porte-parole, avant d'affirmer que l'AWB avait su les dissuader de réagir immédiatement.

Une icône de la "suprématie blanche"

Ce meurtre est un nouvel épisode dans les tensions raciales qui déchirent toujours l'Afrique du Sud aujourd'hui, seize ans après la fin officielle de l'apartheid.

Eugène Terreblanche n'avait jamais renié ses idées politiques, mais il faisait profil bas depuis 2004 et sa sortie de prison, où il avait purgé une peine pour avoir battu un vigile noir à coups de barre de fer en 2001.

Le Mouvement de résistance afrikaaner a été créé dans les années 1970. Il a toujours suscité la controverse. Ses partisans, qui portent des uniformes kaki et dont le sigle ressemble à une croix gammée, militent contre la démocratie multi-raciale et réclament le retour à un Etat géré par les "Boers".

Les épisodes les plus violents de son histoire remontent à la veille des élections de 1994, qui ont provoqué la fin de l'apartheid. L'AWB avait alors mené une campagne meurtrière d'attentats à la bombe.

Nicolas Gauduin avec agences

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