Affrontements meurtriers au Caire entre Coptes et policiers : au moins 23 tués
A l'origine de ces violents heurts, une église en partie démolie dans la province d'Assouan la semaine dernière. Les Coptes, qui représentent 10% de la population égyptienne, accusent des islamistes radicaux d'être responsables de ces destructions, et demandent le renvoi du gouverneur de la province pour n'avoir pas su protéger leur lieu de culte.
Ils ont donc manifesté au Caire ce dimanche, brandissant des croix et des portraits de Jésus. Un défilé qui a dégénéré. Certains s'en seraient pris aux forces de l'ordre, leur lançant cailloux ou cocktails molotov. Et la manifestation a alors tourné à la bataille rangée à coup de bâtons, avant de gagner la place Tahrir, haut-lieu de la révolution égyptienne. C'est là que l'armée a chargé la foule à la matraque, selon Reuters. "Nous défilions pacifiquement", a déclaré à l'agence de presse un jeune chrétien de 23 ans. Qui raconte que des blindés militaires auraient roulé sur les manifestants.
Bilan de ces violences, selon le ministère de la Santé : au moins 23 morts et 150 blessés. On ignore s'il s'agit de manifestants, de policiers ou de militaires. Le gouvernement intérimaire en tout cas a lancé un appel au calme, contacté les forces de l'ordre et les autorités ecclésiastiques, et ordonné un couvre-feu dans plusieurs quartiers de la capitale jusqu'à 7h ce lundi matin.
Une réunion extraordinaire est prévue ce lundi matin pour examiner la situation. Une situation de plus en plus tendue. Les confrontations entre chrétiens et musulmans se multiplient depuis la chute d'Hosni Moubarak le 11 février. Mardi dernier déjà, une manifestation de même acabit avait été violemment dispersée.
Cécile Quéguiner, avec agences
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