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Afrique du Sud : pleurs des femmes de mineurs à Marikana

Deux jours après le "massacre de Marikana" qui a fait 34 morts parmi des mineurs en Afrique du Sud, des centaines de femmes ont chanté leur désespoir vendredi soir aux abords de la mine Lonmin. Alors qu'ils formaient une grève "sauvage" les mineurs ont été abattus jeudi par la police. Incompréhension, colère et peur flottent sur Marikana après cette intervention meurtrière.
Article rédigé par Mélanie Potet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Franceinfo (Franceinfo)

34 mineurs ont trouvé la mort jeudi alors qu'ils avaient lancé une grève "sauvage" vendredi dernier. Après que la direction de la mine ait demandé aux grévistes armés de machette et de gourdins de reprendre le travail, les policiers ont ouvert le feu sur un groupe de contestataires qui aurait surgit vers eux. Le sujet de discorde : un triplement de salaire réclamé par les
grévistes.

Sur un air de lutte contre l'apartheid

Les lieux du drame étaient vendredi bouclés par des véhicules blindés de la police et survolés par des hélicoptères. Pour les besoins de l'enquête, la police scientifique ratissait la zone à la recherche d'indices.

Non loin de là, à côté des baraquements insalubres de mineurs, plusieurs centaines de femmes se sont réunies vendredi soir pour exprimer leur colère et leur désespoir. Cris, pleurs et chants de l'époque de la lutte contre l'apartheid ont raisonné toute la soirée dans la ville meurtrie.

"La police est venue ici pour tuer nos maris, nos frères. Ici. Nos enfants!" (Nokuselo Mciteni, 42 ans)

Certaines femmes étaient toujours à la recherche d'un mari, d'un frère ou d'un père disparu, l'identité des victimes n'ayant à ce jour pas été publiée. La direction de Lonmin a de son côté ouvert une cellule d'aide à l'hôpital local pour soutenir les familles et prendre part à l'identification des corps.

La poursuite des grèves

Mais cette tuerie ne met pas fin à la grève pour autant. Plus de 2.000 hommes se sont rassemblés près de la mine Lonmin pour poursuivre les manifestations tant que leurs revendications ne seront pas entendues.

Pour beaucoup, les responsabilités de ce drame sont partagées. Tandis que les uns reprochent à la police un manque d'équipements et de formations pour gérer une telle situation, les autres contestent la violence des grévistes, devenue un moyen ordinaire d'appuyer leur revendication.

Par ailleurs, les conditions misérables des mineurs sont pointées du doigt. Ces derniers accumulent les frustrations et les déceptions face aux promesses non tenues de certains syndicats. Alors qu'ils gagnent environ 4.000 rands (400 euros) par mois, ces hommes luttent pour une vie saine et digne.

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