Afrique du Sud : la grève continue dans les mines du pays
À Marikana, la troisième
plus grande mine de platine du monde et point
de départ de la contestation, seuls 6% des 28.000 ouvriers se sont présentés
selon la direction. C'est dans cette mine que les violences policières ont fait
un total de 44 morts depuis le 10 août (34 morts lors de la fusillade du 16 août).
Ce matin, 4.000
grévistes équipés de bâtons, de lances ou de machettes ont décidé de briser l'ultimatum
et ont continué d'occuper le terrain, à une cinquantaine de mètres à peine
d'unités des forces de police anti-émeute lourdement armées et appuyées par des
véhicules blindés.
Un mouvement qui s'étend
et qui s'étoffe
Environ 15.000 mineurs sud-africains
ont également stoppé le travail dans une mine d'or exploitée à plus de 3.000
mètres de profondeur par le groupe Gold Fields dans la banlieue de Johannesburg,
pour une raison encore non élucidée (selon l'employeur). Quatre jours après une
première grève sauvage affectant les puits Est de cette mine de 27.000 salariés,
c'est cette fois tout le secteur Ouest qui a cesser de fonctionner. Une agitation sociale relativement courante en
temps ordinaire mais qui prend aujourd'hui une teinte inquiétante car dans le même
temps, les autorités redoublent d'efforts pour obtenir la reprise du travail à Marikana,
en vain.
Les foreurs en grève réclament
toujours un triplement de leurs salaires pour atteindre 12.500 rands (1.200
euros).
Pour les observateurs,
le secteur minier risque de vivre au rythme de ces perturbations jusqu'au
congrès de l'ANC (Congrès National africain, au pouvoir) en décembre. Le parti
est secoué par des querelles de personnes et des batailles idéologiques.
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