: Vidéo Atifa, Afghane de 16 ans réfugiée en France : "Comme je ris souvent, on pense toujours que je suis heureuse, mais..."
Atifa a aujourd'hui 16 ans, elle est née dans la province afghane de Bâmiyân. Fin juillet 2021 à Kaboul, une équipe d'"Envoyé spécial" avait partagé quelques jours avec cette collégienne passionnée de dessin. C'était trois mois après l'attentat-suicide qui avait ensanglanté son école, trois semaines avant le retour des talibans... Un an plus tard, les journalistes l'ont retrouvée à Romorantin, en France, où elle est réfugiée avec sa famille. Atifa raconte son histoire poignante et sa nouvelle vie qui commence dans un reportage à voir le 6 octobre 2022. En voici un extrait.
Aujourd'hui, Atifa ne porte plus le voile mais la frange, et elle a le sourire. "Comme je ris souvent, on pense toujours que je suis heureuse. Mais les gens ignorent ce que j'ai traversé", dit-elle avant de revenir sur "l'événement le plus horrible de [s]a vie", cette attaque contre son lycée où ont péri beaucoup de ses amies. Auparavant, se souvient l'adolescente, "l'école avait reçu des menaces venant des talibans. Ils avaient dit aux filles : 'Vous n'avez plus le droit d'aller à l'école'." Malgré la peur, les cours avaient fini par reprendre, et Atifa était revenue en classe. C'est à ce moment-là, en juillet 2021, que les journalistes d'"Envoyé spécial" l'avaient rencontrée. Trois semaines plus tard, son destin allait basculer...
"Le jour où les talibans ont pris Kaboul..."
"Le jour où les talibans ont pris Kaboul, raconte Atifa, j'étais en cours de dessin. On était en classe, quand des amis sont arrivés en disant : 'On a vu les talibans dans la rue.' C'était très difficile pour moi d'accepter l'idée qu'ils étaient de retour."
Suivent quelques jours d'angoisse, durant lesquels la famille d'Atifa se terre à son domicile. "On vivait tous dans la peur. J'avais peur pour ma famille, et parce que les filles dans la société, elles n'ont même pas le droit de sortir. C'est ce que les talibans avaient dit. Et ils ont dit : 'On ne laisse pas les filles faire ceci, cela, et celles qui ont 18 ans ou plus, on va les prendre pour femmes'."
"Je pensais que c'était la fin"
"Alors le 25 août 2021 à 10h25, poursuit-elle, on est partis de la maison, pour fuir à l'aéroport." Il règne alors dans les lieux un chaos dont les images ont fait le tour de la planète. "Il y avait plein de gens à l'entrée, et tout le monde ne pouvait pas y accéder. Les talibans étaient là. On voulait entrer, mais eux, ils nous en empêchaient. Ils ont failli nous tirer dessus. J'avais perdu tout espoir. Je me disais que c'était la dernière scène de ma vie, confie Atifa. Parce que pour moi, ce sont des sauvages, pires que des animaux. Je pensais que c'était la fin. Mais Dieu merci, on a réussi à partir, et je suis là…"
Extrait de "Ma vie loin des talibans", un reportage à voir dans "Envoyé spécial" le 6 octobre 2022.
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