: Vidéo À 14 ans, cette Afghane est menacée d’expulsion
En 2018, menacée d'être mariée de force, elle fuyait l'Afghanistan avec sa famille pour rejoindre la France. À seulement 14 ans, Khatira est aujourd'hui menacée d'expulsion car pas assez "occidentalisée" et risque d'y être reconduite de force. Elle raconte son histoire.
"Toute la famille a peur ; ma mère, mon père, moi, mon frère. Tout le monde a peur d'être renvoyé (...) je souris, mais au fond, il y a quelque chose qui ne va pas." Khatira a 14 ans. En 2018, menacée d'être mariée de force, elle fuyait l'Afghanistan avec sa famille pour rejoindre la France. Aujourd'hui, elle est menacée d'expulsion car pas assez "occidentalisée" et risque d'y être reconduite de force malgré l'arrivée au pouvoir des talibans. Lorsqu'on lui demande quels souvenirs elle a de son pays, ce qui lui vient à l’esprit est son désir impossible d'aller à l’école. "Les talibans ne laissent pas les filles aller à l’école, il n'y avait pas les moyens d'y aller (...) Mon père ne pouvait rien faire donc je restais à la maison, j'aidais ma mère", souffle-t-elle.
"Un homme voulait se marier avec moi"
Une des premières raisons qui les a poussés à partir, c'est que l’adolescente a failli être mariée de force : "Il y avait un homme qui voulait se marier avec moi", se souvient-elle. Aussi, le père de Khatira était arbaki, une police locale connue pour son engagement anti-talibans. "Les talibans n'aiment pas ça et ils ont dit : soit tu quittes, soit tu meures", raconte l'adolescente.
7 mois de lutte
Pour arriver en France, Khatira et sa famille ont mis environ sept mois. Elle se souvient des longues marches et des nuits sans eau ni nourriture. Elle se rappelle aussi "des bateaux, des chevaux, des voitures" et des nombreuses familles dans la même situation. "Il y avait des gens qui avaient mal aux pieds, qui étaient tombés", raconte-t-elle.
Aujourd’hui, Khatira et sa famille sont pris en charge par l'association Viltaïs qui leur a notamment permis d'obtenir un logement et de toucher 120 euros par mois. "C'est grâce à eux qu'on va au collège." Pour se nourrir, la famille de Khatira ont recours à des banques alimentaires assurées par des associations comme les Restos du Coeur.
Un futur incertain
La famille de Khatira avait fait une demande d'asile lors de leur arrivée en France. Celle-ci a été rejetée en 2020. Après la prise de Kaboul par les talibans le 15 août 2021, la famille de Khatira a vu sa demande de réexamen de nouveau rejetée. Les motifs du refus : Khatira et sa mère ne seraient pas assez "occidentalisées" pour que leur retour en Afghanistan constitue un risque pour elles.
En cas de reconduction de force dans son pays, Khatira est persuadée que son père ne pourrait plus y vivre. "Ils vont le tuer direct parce qu'il est parti en Europe et parce qu'il était arbaki", explique-t-elle. Enfin, elle sait qu'elle ne pourrait pas échapper au mariage forcé.
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