Un Afghan réclame des explications au Royaume-Uni après la mort de proches
Il veut savoir comment a été établie une liste de cibles prioritaires, après que cinq de ses proches ont été tués par un missile.
AFGHANISTAN - Le 2 septembre 2010, dans un tir de missile, Habib Rahman a perdu deux frères, deux oncles et son beau-père. Près de deux ans plus tard, ses avocats ont fait savoir, le 10 août 2012, qu'il avait entamé une procédure contre le ministère de la Défense britannique.
L'homme demande des informations au ministère de la Défense et à l'Agence contre le crime organisé (SOCA) sur l'implication du Royaume-Uni dans l'établissement d'une "liste de cibles prioritaires" en Afghanistan. Cette dernière recense "des individus désignés comme des cibles par les forces armées opérant en Afghanistan", selon le cabinet Leigh Day & Co. "Cette affaire suggère que l'établissement (...) de cette liste (...) est en infraction avec les obligations du Royaume-Uni au regard du droit international en matière humanitaire", estiment-ils. Les avocats ont reconnu toutefois qu'ils ne savaient pas si les éventuelles informations fournies par le Royaume-Uni avaient contribué à l'attaque dans laquelle ont péri les proches de leur client.
Une liste secrète
D'après Habib Rahman, cette attaque, qui avait tué dix civils, s'est produite alors que ses proches aidaient un cousin à mener une campagne électorale. La force internationale de l'Otan en Afghanistan (Isaf) l'avait, elle, décrite à l'époque "comme une frappe aérienne de précision" et présenté les victimes comme des "rebelles", expliquent ses défenseurs qui pensent qu'il s'agit d'une erreur de cible. Une étude sur cette attaque par le groupe de recherche Afghanistan Analyst Network a contredit la version officielle, affirmant que la cible avait échappé au missile.
Le Guardian (article en anglais) explique que viser "des commandants talibans par des attaques ciblées était une part importante de la stratégie de l'Otan en Afghanistan et elle a impliqué des forces spéciales américaines, britanniques et afghanes, ainsi que l'utilisation de drones". Cependant, la composition de cette "kill list" est restée secrète, malgré les demandes d'organisations de défense des droits de l'homme qui affirment que des civils sont souvent tués lors des opérations, souligne le journal anglais.
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