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Afghanistan : "Les talibans nous ont demandé de relancer nos activités", témoigne un responsable de Handicap International

Gilles Nouziès, responsable de Handicap international pour l'Asie, indique que l'association a repris son "activité quasiment à l'identique" à Kandahar, où elle a son principal centre d’appareillage orthopédique. Mais "la prudence est de mise parce que la situation est encore incertaine", prévient-il.  

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Un Afghan marche avec ses jambes prothétiques au centre orthopédique du Comité international de la Croix Rouge à Kaboul, en 2016.
  (RAHMAT ALIZADAH / MAXPPP)

En Afghanistan, les activités de Handicap international ont repris "dès que les combats ont cessé", explique vendredi 2 septembre sur franceinfo le responsable des programmes Asie de l'ONG, Gilles Nouziès. "Ce sont d’ailleurs les talibans qui nous ont demandé de relancer rapidement nos activités."

Handicap international a donc repris ses appareillages orthopédiques, ses soins de rééducation et psycho-sociaux, mais également sa prévention des accidents par mines antipersonnel. "Nous constatons même une augmentation du nombre de bénéficiaires qui nous disent pouvoir accéder plus facilement à nos services", témoigne Gilles Nouziès.

franceinfo : Vous venez de reprendre vos activités que vous aviez dû interrompre ?

Gilles Nouzièz : Ca n’était qu’une suspension temporaire pendant les combats, notamment dans le Nord à Kunduz. À Kandahar, où nous avons notre principal centre d’appareillage orthopédique, on a repris au bout de cinq jours seulement et on reçoit aujourd’hui des patients tous les jours. On craignait pour la sécurité de nos bénéficiaires et de nos employés, mais dès que les combats ont cessé nous avons pu reprendre notre activité quasiment à l’identique. Ce sont d’ailleurs les talibans qui, lorsqu’ils se sont emparés des capitales provinciales, nous ont demandé de relancer rapidement nos activités.

La sécurité de vos équipes est garantie par les talibans ?

La prudence est de mise parce que la situation est encore incertaine. Les talibans n’ont pas encore annoncé leur gouvernement, donc on ne sait pas trop comment tout cela va évoluer. Pour l’instant, effectivement, nos projets peuvent être mis en œuvre en toute sécurité. Nous constatons même une augmentation du nombre de bénéficiaires qui nous disent pouvoir accéder plus facilement à nos services.

Vous n’avez pas de difficultés à acheminer le matériel ou les médicaments ?

Les problèmes que nous rencontrons actuellement sont principalement liés à l’argent. Le système bancaire est pour le moment à l’arrêt en Afghanistan. Cela pose de graves problèmes pour les approvisionnements ou pour payer les salaires. Pour le reste, nos salariés, hommes comme femmes, vont au travail, les bénéficiaires continuent d’arriver, et nous pouvons fonctionner normalement.

Craignez-vous de devoir apporter plus d’aide dans les mois et les années qui viennent ?

Au-delà du changement de régime politique à Kaboul, l’Afghanistan est un pays en crise humanitaire depuis de trop nombreuses années. Il y a une très grande pauvreté et des crises climatiques très graves, comme la sécheresse actuelle. Un enfant sur cinq n’y atteint pas l’âge de cinq ans. Il y a une urgence humanitaire permanente en Afghanistan. Donc oui, nous prévoyons de rester présents en Afghanistan et si possible d’augmenter notre niveau d’intervention.

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