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Afghanistan : l'armée appelle les habitants de Lashkar Gah à évacuer la ville avant une opération contre les talibans

La ville de 200 000 habitants, située au sud du pays, est le théâtre de vifs affrontements. "Il n'y a plus d'électricité, plus de nourriture", témoigne un habitant.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des troupes pakistanaises patrouillent à la frontière avec l'Afghanistan, le 3 août 2021. (AAMIR QURESHI / AFP)

L'armée afghane a appelé mardi 3 août les habitants de Lashkar Gah, dans le sud de l'Afghanistan, à évacuer la ville, théâtre de combats urbains. "Nous ne laisserons pas un seul taliban en vie (...) Partez dès que possible afin que nous puissions entamer notre opération", a annoncé le général Sami Sadat, plus haut gradé de l'armée dans le Sud afghan, dans un message audio qu'il a demandé aux médias de diffuser.

Plus tôt mardi, la Mission de l'ONU en Afghanistan avait exprimé dans un tweet "sa profonde inquiétude pour les civils afghans à Lashkar Gah, où les combats s'intensifient", appelant à "la cessation immédiate des combats dans les zones urbaines"Elle avait indiqué que les civils étaient particulièrement victimes de l'offensive au sol des talibans et des bombardements de l'armée afghane, précisant que 40 civils avaient été tués et 118 blessés ces dernières 24 heures au cours des combats dans Lashkar Gah, ville de 200 000 habitants.

Vive offense des talibans

La Mission de l'ONU appelle les deux camps à "faire plus pour protéger les civils ou les conséquences seront catastrophiques". Un habitant de Lashkar Gah ayant requis l'anonymat décrit l'AFP une ville où "il n'y a plus d'électricité, plus de nourriture, [où] les magasins sont fermés", et où les belligérants s'affrontent "rue par rue" et que l'aviation afghane "bombarde presque chaque minute". "C'est le 4e jour d'intenses combats à l'intérieur de la ville, explique-t-il, ajoutant : certains habitants ont déjà quitté la ville (...) mais beaucoup de gens sont toujours coincés". "Les hôpitaux sont débordés même si la plupart des gens n'osent pas y emmener leurs proches dans un véhicule privé, de peur d'être tués par les talibans ou bombardés par le gouvernement", poursuit-il.

Les talibans mènent depuis trois mois une offensive tous azimuts au cours de laquelle ils se sont emparés de vastes territoires ruraux. Les forces afghanes qui n'ont jusque-là offert qu'une faible résistance, ne contrôlent plus pour l'essentiel que les capitales provinciales. Les insurgés ont récemment resserré leur étau sur trois d'entre elles : Lashkar Gah, Kandahar et Hérat, deuxième et troisième villes du pays.

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