Afghanistan: toujours des résultats partiels
Hamid Karzaï recueille 54,3% des voix dans 95% des bureaux de vote, selon des résultats partiels samediHamid Karzaï recueille 54,3% des voix dans 95% des bureaux de vote, selon des résultats partiels samedi
La commission électorale indépendante afghane tiendra lundi une conférence de presse, sans savoir si elle sera en mesure d'annoncer les résultats de tous les bureaux de vote.
Le nom du vainqueur ne pourra être définitement connu que lorsque la Commission des plaintes électorales aura achevé ses enquêtes. Des semaines seront nécessaires.
Le principal rival du président sortant, l'ancien ministre des Affaires étrangères Abdullah Abdullah, obtient 28,1% des voix. Depuis le lendemain du scrutin, M. Abdullah accuse M. Karzaï de fraudes à grande échelle.
Le champion de la lutte anti-corruption, Ramazan Bashardost, arrivait en troisième position (9,2%), suivi par l'ancien ministre des Finances Ashraf Ghani (2,7%).
Le taux de participation, non dévoilé pour l'instant, devrait être faible à cause des pressions des talibans et de la désillusion des Afghans envers leur classe politique. Des diplomates occidentaux l'estiment à 30 à 35%.
Un second tour probable, mais quand ?
Le souci essentiel vient de la lenteur avec laquelle la Commission électorale indépendante afghane délivre les résultats depuis le 25 août. Et, lorsque ceux-ci seront connus, ils resteront préliminaires et susceptibes de larges modifications car la Commision des plaintes électorales doit en effet enquêter sur des milliers d'irrégularités. Elle a déja averti que ses recherches pourraient continuer au-delà de la date-butoir théorique du 17 septembre.
Au fil des jours, la mauvaise nouvelle s'est confirmée et le porte-parole de la Mission de l'Onu en Afghanistan a déclaré: "Nous sommes arrivés à un stade où les fraudes sont devenues un trait caractéristique de cette élection". Déja, la Commision des plaintes électorales a indiqué jeudi que des bulletins de 83 bureaux de vote ont été annulés et, vendredi, la Commission électorale indépendante afghane a prévenu que près d'un demi-million de bulletins supplémentaires sont suspectés d'être irréguliers, et n'ont pas été comptés.
Les Occidentaux sont inquiets car, à l'évidence, il semble peu probable qu'un second tour puisse être organisé avant l'hiver. Pour un "think-tank" londonien, l'International Council on Security and development, repousser le second tour au printemps pourrait entraîner "une instabilité politique et une paralysie gouvernementale s'étirant sur de longs mois", ajoute l'organisation.
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