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Afghanistan : retour possible de la peine de mort par lapidation

Alors que c'est la journée mondiale contre les violences faites aux femmes, l'Afghanistan réfléchit à rétablir la lapidation. Cette punition mortelle vise principalement les femmes, mais aussi les hommes coupables d'adultères. Le projet est condamné par Human Rights Watch. L'ONG dénonce cette violation des normes internationales en matière de droits de l'Homme et espère que la communauté internationale arrivera à faire reculer ce projet. 
Article rédigé par Cécile Mimaut
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Omar Sobhani Reuters)

Rétablir
la peine de mort par lapidation pour punir les adultères. C'est l'objet d'un
projet d'amendement au code pénal afghan rédigé par un groupe de travail du
ministère de la Justice, rapporte Human Rights Watch.

Selon l'organisation
de défense des droits de l'Homme, qui dit avoir pu consulter le texte à l'étude, les hommes ou les femmes mariés convaincus d'adultère
pourraient être "condamnés à mort par lapidation".
Une personne non mariée qui aurait des rapports avec une autre mariée serait, elle,
passible de "cent coups de fouet". Des condamnations exécutées en
public.

Le
président du syndicat des avocats indépendants afghans confirme et précise :
"Nous travaillons sur un projet de code pénal de la charia prévoyant que
la
lapidation sera la sanction de l'adultère s'il est
confirmé par quatre témoins oculaires
", explique Rohullah Qarizada, qui est également membre
de la commission sur la loi coranique.

HRW espère que la communauté internationale fera pression

Human
Rights Watch dénonce un retour aux châtiments
infligés sous le régime des talibans, plus de dix ans après la chute de ces
derniers, et appelle le président Hamid Karzaï à "rejeter cette
proposition
". L'ONG rappelle par ailleurs que l'aide promise par les bailleurs de fonds internationaux
de l'Afghanistan lors de la conférence de Tokyo l'an dernier, 16 milliards de dollars d'ici 2015, était assortie de progrès en matière de droits de l'Homme.

"Notre aide est
conditionnée : il faut qu'il y ait des élections démocratiques, que la lutte
contre la corruption soit plus efficace, que les droits de l'Homme et en
particulier ceux de la femme soient respectés
", avait notamment déclaré le ministre français
des Affaires étrangères, Laurent
Fabius. La France qui s'est engagée à verser 230 millions d'euros d'aide à l'Afghanistan entre 2012 et 2016.

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d'aide internationale sous conditions

Le
11 juillet 2012, les images de l'exécution par balles d'une femme afghane pour adultère avaient suscité
l'indignation de la communauté internationale et provoqué des manifestations à
Kabul. La semaine derrière encore, un couple a été fusillé en public pour avoir
eu une relation illégitime.

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