A deux jours de la date couperet, les efforts des démocrates se poursuivent pour trouver un accord
Le chef de la majorité démocrate au Sénat,Harry Reid soutenait dimanche un accord d'urgence destiné à éviter un défaut sur la dette américaine sous réserve qu'il soit accepté par sa base.
Si aucun projet de loi n'est finalisé avant le 2 août,il ne restera que quelques jours à l'administration pour payer ses factures avant la fin de ses réserves.
Harry Reid espère pouvoir organiser le vote à la chambre haute dimanche soir.
Samedi, la Maison blanche est sortie de sa réserve en recevant une délégation d'élus républicains pour tenter de débloquer la situation. "Je pense que nous avons une chance d'y arriver", a estimé samedi Mitch McConnell, chef du groupe républicain au Sénat.
De son côté, le chef de file des démocrates au Sénat, Harry Reid, a différé le vote sur un plan de relèvement de la dette, actuellement fixé à 14.294 milliards de dollars, afin de donner davantage de temps aux négociateurs des deux camps.
Obama monte en première ligne
Vendredi, le Président des Etats-Unis a exhorté le Congrès à sceller un compromis pour éviter un défaut de paiement des Etats-Unis mardi. "Nous n'avons presque plus de temps", a-t-il averti.
Il a appelé les Américains à "maintenir la pression" sur leurs élus à Washington pour qu'ils trouvent une solution rapide à la crise actuelle. Il a demandé aux démocrates et aux républicains de trouver une solution, notant que "les deux partis (ne) sont (pas) très éloignés" les uns des autres.
Inquiétudes en Chine
Devant l'incertitude et l'impact d'un potentiel défaut de paiement, l'inquiétude monte, notamment en Chine, premier détenteur de bons du Trésor américains, avec 1160 milliards de dollars au mois de mai, selon les Etats-Unis. Pour le quotidien économique Jingji Cankao Bao, "la Chine doit se préparer à un effondrement des marchés financiers internationaux".
L'agence Chine nouvelle a accusé les élus américains d'être "dangereusement irresponsables". Elle a aussi affirmé que le monde "est à nouveau l'otage" des querelles intestines aux Etats-Unis et a mis en garde contre un risque de récession mondiale si aucun accord n'est trouvé entre démocrates et républicains.
L'administration américaine a publié des chiffres de croissance montrant que la première économie mondiale s'est enlisée depuis le début de l'année. A 1,3 % en rythme annuel, la croissance du deuxième trimestre a été nettement plus lente que ne le pensaient les analystes, qui tablaient sur 1,8 %.
Selon la Maison blanche, l'économie a déjà souffert du blocage persistant au Congrès. "Certainement, il existe des preuves que l'économie a souffert à cause de l'incertitude" au Congrès, a affirmé le porte-parole du président Barack Obama. "Il y a eu des dégâts", a-t-il insisté lors de son point de presse quotidien.
Le FMI critique les intentions de Washington
Le Fonds monétaire international a manifesté lundi son impatience envers les Etats-Unis, en les appelant à s'attaquer à leurs problèmes de déficit budgétaire et à relever le plafond de la dette de l'Etat fédéral.
Le reproche fait à M. Obama est de ne pas être assez ambitieux quand il se réfère aux 4.000 milliards de dollars d'économies cumulées sur douze ans qu'il a proposées lors d'un discours à la mi-avril. A l'époque, le directeur général du FMI Dominique Strauss-Kahn avait salué un pas "dans la bonne direction", mais voulait voir "les détails du plan".
Ils ont "considéré qu'un rééquilibrage plus important et plus large qu'envisagé dans le budget et le discours du président seraient nécessaires, compte tenu des hypothèses macroéconomiques moins favorables" du FMI.
Le Fonds et le gouvernement américain sont, en effet, en désaccord total sur les perspectives de croissance des Etats-Unis. Le FMI la voit sous les 3% ces cinq prochaines années, tandis que le projet de budget présenté par M. Obama en février tablait sur plus de 4% en 2012, 2013 et 2014.
Autre désaccord: l'évolution des taux d'intérêt sur la dette américaine, que le FMI voit à 5,6% entre 2012 et 2016 sur les bons du Trésor à dix ans, tandis que la Maison Blanche envisage 4,5%.
Pour le FMI, "les perspectives budgétaires à long terme restent inquiétantes". L'institution a relevé à 99 % du produit intérieur brut en 2011, puis 103% en 2012, sa prévision pour la dette publique du pays.
Comme le Fonds insiste sur le besoin d'augmenter les recettes fiscales, les plans des républicains ne paraissent pour lui pas plus crédibles. "Le système d'imposition est criblé de lacunes et de déduction équivalant à plus de 7% du PIB", a-t-il relevé.
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