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87 morts dans des affrontements au Burundi

Trois sites militaires ont été attaqués vendredi soir dans la capitale burundaise, Bujumbura. L'armée annonce que ces violences ont fait 87 morts.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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  (Le quartier Nyakabiga à Bujumbura, au Burundi, où des affrontements ont eu lieu vendredi soir © Sipa)

Selon l'armée, 79 rebelles et huit membres des forces de sécurité sont morts vendredi dans des affrontements. A l'aube, trois camps militaires avaient été attaqués et dans un premier bilan, les militaires évoquaient 12 "rebelles" tués. Les chiffres ont été largement revus à la hausse en fin de journée samedi : le porte-parole de l'armée, le colonel Gaspard Baratuza, annonce "79 ennemis tués, 45 prisonniers et de 97 armes saisies. De notre côté, huit soldats et policiers ont été tués et 21 blessés"

Des dizaines de corps retrouvés par les habitants

Samedi, des habitants de Bujumbura, la capitale, ont découvert au moins une quarantaine de corps dans les rues de quartiers connus pour leur opposition au président Pierre Nkurunziza. Ils accusent l'armée d'avoir arrêté et exécuté tous les jeunes qui étaient dans la rue, plusieurs heures après les attaques de sites militaires. Sur les réseaux sociaux, des photos montrent que certaines victimes avaient les bras liés derrière le dos. Des témoins assurent que d'autres avaient été tués à bout portant. Les corps ont été enterrés par l'armée dans des fosses communes, ce qui appuie les soupçons. Mais le porte-parole de la police, Pierre Nkurikiye, a affirmé qu'il n'y avait pas eu de "victimes collatérales"

Au bord de la guerre civile

Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a estimé il y a dix jours que le Burundi était au bord d'une guerre aux "effets potentiellement désastreux pour une région déjà fragile". Les violences ont explosé en avril, lorsque le président Pierre Nkurunziza a décidé de briguer un troisième mandat. Il a gagné les élections, ignorant les protestations de l'opposition qui jugeait cette initiative contraire à la Constitution. Les violences ont fait des centaines de morts et des dizaines de milliers de déplacés.

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