Cet article date de plus de treize ans.

173 personnes ont été tuées et 471 arrêtées entre le 16 et le 21 décembre en Côte d'Ivoire, selon l'Onu

Le camp d'Alassane Ouattara, président ivoirien reconnu par la communauté internationale, a demandé jeudi une mission de la Cour pénale internationale pour enquêter sur ces violences, commises essentiellement par le camp de son rival Laurent Gbagbo.
Article rédigé par France2.fr avec AFP
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4min
Des femmes manifestent contre les violences à Abidjan, dans le quartier de l'Abattoir (22 décembre 2010) (AFP / Sia Kambou)

Le camp d'Alassane Ouattara, président ivoirien reconnu par la communauté internationale, a demandé jeudi une mission de la Cour pénale internationale pour enquêter sur ces violences, commises essentiellement par le camp de son rival Laurent Gbagbo.

Alassane Ouattara a reçu dans la soirée un soutien majeur de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa) qui l'a reconnu "comme président légitimement élu de Côte d 'Ivoire ", seul habilité à prendre au nom de son pays "des mesures relatives au fonctionnement de l'Uémoa" et de sa banque centrale (BCEAO).

Hillary Clinton exhorte Gbagbo à renoncer au pouvoir
La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a exhorté à nouveau Gbagbo à renoncer "immédiatement" au pouvoir pour laisser la place à Ouattara qu'elle a qualifié comme "le dirigeant légitimement élu et internationalement reconnu de Côté d 'Ivoire ".

Plus tôt dans la journée, une haute responsable de l'ONU chargée des droits de l'Homme, Kyung-Wha Kang, a affirmé qu'entre "le 16 et le 21 décembre" elle avait reçu des informations "sur 173 meurtres, 90 cas de tortures et mauvais traitements, 471 arrestations, 24 cas de disparitions forcées" en Côte d 'Ivoire , en dénonçant "l'usage excessif" de la force par le camp Gbagbo.

Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU a adopté une résolution dénonçant les "atrocités" commises après la présidentielle..

Selon Human Rights Watch, des partisans de Ouattara auraient été enlevés et exécutés par des pro-Gbagbo.

Plusieurs des pays africains membres de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) doivent tenir un sommet extraordinaire sur la Côte d 'Ivoire , vendredi à Abuja.

Renforcement de l'Onuci ?
Des discussions se sont ouvertes entre eux et les Etats-Unis sur un éventuel renforcement des effectifs de l'Onuci (forces de l'Onu en Côte d'Ivoire, près de 9.000 hommes), appuyés par les 900 soldats français de l'opération Licorne.

L'ONU qui craint "une guerre civile" dans le pays, a opposé une fin de non-recevoir à la demande de M. Gbagbo d'un retrait de ces forces accusées de soutenir M. Ouattara.

Outre le soutien de l'Uémoa, M. Ouattara avait remporté mercredi une victoire avec la reconnaissance par l'ONU de l'ambassadeur qu'il avait désigné, renforçant l'isolement de M. Gbagbo soumis à des sanctions européennes et américaines.

Le capitaine de l'équipe ivoirienne de football, Didier Drogba, a quant à lui lancé un "appel solennel à l'apaisement" dans son pays.

Des partisans de Ouattara exécutés, selon HRW
Des membres des forces de sécurité ivoiriennes favorables à Laurent Gbagbo "enlèvent et font disparaître les partisans de son rival", en Côte d'Ivoire, a affirmé Human Rights Watch (HRW) dans un communiqué publié à Dakar.

Des membres de l'organisation non gouvernementale HRW ont "rencontré des familles et des voisins dans les quartiers pro-Ouattara d'Abidjan", écrit l'organisation non gouvernementale. "Ces témoins ont dit que des groupes composés à la fois de forces de sécurité pro-Gbagbo et d'une milice officieuse ont conduit, chaque nuit, des raids, depuis le 16 décembre, emmenant des gens de force dans des véhicules officiels pour les conduire vers des destinations inconnues".

"Beaucoup des personnes enlevées n'ont pas réapparu (...) Plusieurs témoins interviewés par HRW ont retrouvé par hasard des corps des personnes arrêtées ou enlevées qui portaient des traces de blessures par balle, faisant fortement penser à des exécutions extrajudiciaires".

"Les leaders ivoiriens qui ordonnent et encouragent ce type de graves violations des droits de l'homme pourraient être tenus pour responsables par la Cour pénale internationale", a souligné HRW.

La victoire de Ouattara à la présidentielle non reconnue par Gbagbo
Alassane Ouattara a été désigné vainqueur de la présidentielle ivoirienne par la Commission électorale indépendante avec 54,1% des voix, mais le Conseil constitutionnel, acquis au Président sortant Laurent Gbagbo, a invalidé ces résultats et proclamé la victoire du Président sortant.

Depuis, la Côte d 'Ivoire est en proie à des violences entre les partisans des deux camps rivaux.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.