Sécheresse : Voies navigables de France alerte sur le niveau des cours d'eau, les transporteurs et croisiéristes contraints de s'adapter
A cause de la sécheresse, les croisiéristes et le secteur du fret devront improviser cet été : certains cours d’eau ont ainsi vu leur niveau baisser à un point tel qu’ils en deviennent impraticables pour certains bateaux. Ailleurs, ils devront se regrouper pour passer les écluses.
Les conséquences de la sécheresse s’alourdissent pour la circulation des bateaux en France. Le dernier bilan de voie navigable de France fait état de 521 km de fleuves, de rivières ou de canaux fermés à la circulation et de 1 300 km affectés d’une façon ou d’une autre. Au total, cela représente un sixième des voies navigables en France.
Aussi, les croisiéristes doivent improviser. Marc Bostin, par exemple, possède cinq bateaux. Ils peuvent transporter de huit à douze personnes. Ils sont répartis sur le Loiret, l'Alsace, la Champagne, et la Bourgogne ou une partie du canal entre Tonnerre et Migennes est maintenant coupée à la circulation. Il lui faudra donc revoir toutes les réservations et, en quelque sorte, redessiner la croisière.
"Il va falloir que nous changions toute notre logistique. Pour les réservations de visites, de restaurants, ainsi que les amarrages. Et à cause de la fermeture de canaux, on est obligés de tout réorganiser."
Marc Bostinà franceinfo
Le croisiériste a déjà dû supprimer un jour et demi de navigation dans le Loiret. Il a déjà vécu ce type de situation en 2019. On note aussi des coupures à Nancy et des passages groupés d’écluses pour limiter la consommation d’eau.
Le fret aussi est concerné : certains bateaux doivent s'alléger
La situation compliquera aussi la tâche des transporteurs de marchandises : c’est le cas sur le canal du Rhin, long de plus de 1 200 km en direction de la Mer du Nord. Son débit est aujourd’hui deux fois plus faible que la normale. On comptabilise vingt millions de tonnes de fret à hauteur de l’écluse de Gambsheim dans le Bas-Rhin. Les bateaux sont essentiellement belges et allemands. Et plus au nord, ils ne peuvent plus passer à plein. Cela tient côté français, mais pas au-delà, explique Vincent Steimer, directeur des unités territoriales de voies navigables de France.
"C'est vraiment le secteur qui se situe à l'aval du dernier barrage, qui s'étend en Allemagne et dans les Pays-Bas, qui est contraignant, explique-t-il. Là, le fleuve n'est pas aménagé et lorsque les débits diminuent, les hauteurs d'eau disponibles pour faire passer les bateaux diminuent également."
"Les bateaux doivent donc s'alléger pour pouvoir passer ces secteurs : aujourd'hui, à ces endroits, ils ne chargent plus qu'au tiers de leur capacité."
Vincent Steimer, directeur des unités territoriales de voies navigables de Franceà franceinfo
Il y a un peu moins de 7 000 km de voies fluviales en France. Le taux de remplissage au début du mois était 60% contre 80% en moyenne habituelle. Il y a déjà eu des niveaux bas certains été mais pas aussi tôt.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.